vendredi 22 juin 2012

Les Choix et les Craintes

Durant une visite à Rome effectuée par une délégation de la Commission Constituante de la magistrature judiciaire, administrative, financière et Constitutionnelle, des rencontres avec différents organismes dont la compétence touche directement à la justice en général et aux compétences de la Commission Constituante en particulier ont eu lieu avec un débat assez intéressant.

La 1ère constatation qui m’a surpris c’est que les italiens affirment, en toute modestie[i], qu’ils ne sont pas satisfaits de leur propre système juridico-politique.

La 2ème, plus intéressante, c’est que ils étaient pratiquement tous unanimes à nous avertir de la délicatesse des choix constitutionnels.

Ainsi, des phrases comme «  faites attention au choix du cadre partisan (les partis politiques) », « soyez vigilants quant aux pouvoirs données aux uns et aux autres » ou « pensez/réfléchissez préalablement très bien au processus détruire /construire » se sont vues multipliées avec une insistance qui ne laisse pas indifférent.

Antonio Del Pietro, sénateur et fameux procureur qui a mené l’opérations « mains propres », a été plus claire : « Aujourd’hui, je négocie avec des gens que j’avais arrêté !! Faites attention à vox choix, sinon, vous risquerez de voir siéger à vos cotés, des corrompus ».

En conclusion, les italiens nous ont dit tout finement que faire la révolution ne veut absolument pas dire négation définitive du despotisme et de la Corruption. Au contraire, le risque de les voir refaire surface est très sérieux.

Malheureusement, je suis entrain de voir que des gens estiment faire face à ce danger par des mécanismes de justice et par un choix du régime politique.

Jamais une Constitution n’a garanti contre de tels risques. Ce sont les mécanismes parlementaires qui pourraient en atténuer l’ampleur, et surtout, ce sont les pratiques parlementaires qui pourraient barrer la route à un retour en arrière.

Malheureusement, personne n’y pense trop voir même n’y pense nullement.


[i] D’ailleurs, c’est la 1ère leçon que beaucoup devront en apprendre