mercredi 27 février 2013

Le Projet d’amendement du Règlement interne: Oui, l’au-delà de la médiocrité existe.

On a attendu…on a espéré…hélas !
L’aveuglement, l’entêtement, la volonté de faire plus médiocre et plus lacunaire sont devenus les signes inquiétants d’une partie de cette ANC.
S’inquiéter ? Oui, et sérieusement. Au vu de ce que cette Commission nous propose comme rapport et comme textes, je deviens angoissé même !
Comment sera notre Constitution ? Comment sera notre loi électorale ?
Et après recul, je me pose la question : Quel Texte a réussi l’ANC ?
L’OPPP, lacunaire ; le RI , lamentable ; l’ISIE, on verra avec lui toutes les couleurs…
Dès la 1ère page de ce rapport, on se rend compte de cette incapacité, inaptitude, impuissance de voir au-delà du bout du nez.
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Réviser le règlement interne était une occasion pour le purifier et l’ajuster afin que ses dispositions répondent aux besoins de la rédaction de la Constitution et des textes que l’ANC adoptera.
La Commission ne pense pas de la même manière. Le dogme aveugle ses membres pour s’entêter à ne toucher que les articles qu’ils ont voulu amender. Non, inutile de les faire bouger ou secouer. « Chèvre même si elle s’envole » (m3iz walaou taret) disait le proverbe tunisien.
Une commission qui refuse de voir pour une année ou pour le reste d’une Constituante…refuse…ou peut être, n’a pas les moyens et les capacités de le faire…impuissante à penser « prospectif » et devancer les problèmes d’un futur très proche, est un très mauvais signe…pour Une Assemblée appelée à sceller le futur des générations …
A une commission qu’on demande de résoudre des problèmes, elle revient à la plénière avec des problèmes :
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C’est à la page 2 et partout dans le reste du rapport !
En aucun pays au monde ; en aucun système dans l’univers, vous trouverez une commission parlementaire qui fait parvenir à la plénière un texte à plusieurs variantes.
La raison d’être d’une commission est de présenter à la plénière un texte « presque » parfait. C’est elle qui a cette lourde tache de résoudre les problèmes et de faire parvenir à la plénière la version qu’elle juge idéale.
Hélas ! à l’ANC, c’est l’inverse qui se passe : la Commission présente à la plénière un texte pathologique, lacunaire, malade, calamiteux…et lui demande de le guérir !!!
Je me pose la question : Pourquoi on a crée autant de commissions  si elles n’arrivent pas à remplir leurs premières fonctions ??
Mais le comble, reste le traitement que subit le droit de l’amendement par la commission !
Que vais-je dire ?
Je suis perplexe…surtout que la dite commission a mentionné qu’elle a auditionné des « experts » mandatés par le PNUD !
C’est hallucinant !
J’ai l’impression que le seul rapport entre cette commission et le règlement interne se limite à son titre : Commission du règlement interne.
Pour preuve, non seulement la dite commission porte atteinte à un droit déclaré, partout dans le monde, l’un des droit les plus « sacré » des parlementaires (le droit d’amendement), mais elle témoigne d’une ignorance même de sa technique.
Ainsi, pour le « rationaliser » (c’est moi qui fait usage de ce terme), la commission a cru bon agir par un article 91 nouveau imposant aux élus de présenter leurs amendements à la commission dans un délai…
Une telle approche ne peut être expliquée que par 2 faits : soit on été ignorant, soit on le sera pour toujours.
En effet, « la rationalisation » des amendements par cet article 91 nouveau s’est placée au niveau de la procédure qui précède les plénières mais qui vient juste après que la commission ait déposé son rapport (cad achevé son examen du projet).
Vouloir rationaliser à ce stade de la procédure est complètement idiot car ca sera inefficace.
Il parait que la commission ignorait même l’article 55 qui traitait justement des amendements proposés par les élus dès réception des projets des lois.
La rationalisation des amendements se fait au niveau de la commission et non au niveau de la plénière.
D’ailleurs, pour prouver que l’article 55 n’est même pas venu à l’esprit de la commission c’est cette rédaction lacunaire de l’article 91 nouveau.
Ainsi, les élus voulant proposer des amendements, doivent les adresser ou déposer (imprécision) à la commission concernée dans x jours de la date de sa « mise en ligne » sur le site web.
Mais selon quelle procédure ? à qui les déposer ? y a-t-il une date faisant foi de cette publication sur le web ? les élus sont ils avertis de la dite mise en ligne ?
Rien…
On aurait fait allusion, par exp, à la procédure prévue à l’art 55.
En outre, et dans la pratique du droit parlementaire, la commission dès dépôt de son rapport n’est plus saisie du projet en question que sur décision de la plénière. D’ailleurs, c’est dans cet esprit que l’art 55 est là.
Avec ce « 91 nouveau », on sait pas selon quel titre la commission est encore saisie ?
Et la question : Ok, les élus déposent leurs amendements à la dite commission…et après ? elle va faire quoi ?, les examiner ? Non.
C’est du n’importe quoi…
On rédige un texte sans savoir pourquoi…
Déprimant







































vendredi 22 février 2013

Ali Larayedh…et après ?

L’ère Hamadi jebali est révolue, c’est du passé. Mais le présent sera encore long et l’avenir encore incertain.

Ali Larayedh aura 15 jours (au maximum) pour présenter un gouvernement…la Tunisie devra attendre encore…des négociations…qui pourront s’éterniser.

Dans tous les cas, Ali Larayedh devra s’assurer une majorité absolue à l’ANC avant d’aller au palais de Carthage déposer le « dossier de formation du Gouvernement ».

Arithmétiquement, le nombre de 109 élus n’est pas difficile à atteindre. 89 élus Nahdha, au moins 8 élus CPR, 6-7 Takattol, et 6 du groupe Liberté et dignité pourront facilement constituer un minimum de 109-115 élus assurant la « confiance ».

Peu importe ce que va proposer A.L aux partis qui vont lui assurer leur confiance à l’ANC, on se demande si on sortira de la Crise ?

La réponse « Oui » sera un équivalent de « miracle ».

Dans tous les cas, du coté de l’ANC, on souffrira davantage sur 2 plans :

Du coté des groupes parlementaires, le risque de voir des groupes disparaitre est plus que probable avec des défections très attendues de plusieurs élus. Si ces défections toucheront encore le CPR et Takattol, la crise touchera davantage un autre niveau : La Constitution.

Du coté du processus « Constituant », Ali Larayedh n’y pourra rien faire. Au contraire, si la Troïka actuelle perd encore d’homogénéité « la Constitution » sera encore plus « pathologique » car l’effort de l’améliorer (et dont tout le monde en est aujourd’hui conscient) ne sera plus partagé par tout le monde.

Plus grave encore, le texte électoral que l’ANC devra préparer sera l’étape où on se rendra compte que (et peut être tardivement) que nous avons mis déjà un pied dans le vide.

Ca fait des mois que tout le monde a essayé de chercher la crise du coté de la Kasbah…

L’histoire prouvera qu’on a mal vu…et que c’est aux environs de Bardo que les maux résidaient.

mardi 19 février 2013

Et maintenant…après la démission…que va-t-on faire ??

Encore une fois, ce texte de l’OPPP va nous conduire au néant.

Hamadi Jebali a démissionné, et après ?

On va tout simplement attendre ce que va faire Moncef Marzouki, le président de la République, et dans quel délai il va le faire (et c’est le point le plus critique).

2 questions vont être sources de polémiques :

1- Doit-on choisir le Chef du Gouvernement de nouveau à partir du Parti Nahdha ?

2- Dans quels délais toute cette situation sera résolue ?

Lisez comme vous voulez les articles 15 et 19, l’interprétation la plus logique laisse supposer ou même imposer un passage forcé par l’article 15 : Moncef Marzouki fera des concertations avec les partis et choisira une personnalité (faisant partie du parti majoritaire) pour former un Gouvernement. Cette personne aura 15 jours à partir du jour où MM le choisira officiellement.

15 Jours : où la personne choisie réussira à former un gouvernement ou échouera.

En cas de réussite, le « dossier » est transmis à l’ANC qui aura 3 jours pour entamer une autre procédure de « Confiance » à ce gouvernement.

En cas d’échec, MM procèdera à d’autres rounds de négociations pour choisir une autre personnalité. Et ainsi de suite, 15 jours, 3 jours…et 2 hypothèses : échec ou réussite. En un mot : interminable.

Aucun article dans l’OPPP ne prévoit un mécanisme pour mettre un terme à cette éventuelle “mascarade”…Aucun

Ce qui est le plus inquiétant dans tout ça, c’est que le texte de l’OPPP n’impose aucun délai au Président de la République pour arrêter son choix sur l’éventuel Chef du Gouvernement. Il peut passer 1 jour à négocier avec les partis comme il peut le faire en 1 année, 1 siècle même…alarmant et inquiétant.

Encore inquiétant, pour une fois, le texte de l’OPPP sera entre les mains du palais du Carthage…Président et Conseillers…

Le Siège

Pour un Siège….d’élu ou de ministre…

217 et une poignée de ministres et de conseillers…

tiennent le peuple et la république …

en état de siège….

avec transfert de pouvoirs à “inconnu”…

dictator

lundi 11 février 2013

A propos de la polémique autour de l’Ordre du Jour de l’ANC

La plénière de l’ANC prévue aujourd’hui, avait un ordre de jour arrêté depuis la semaine dernière et qui consistait dans l’examen d’un projet de loi relatif à l’amendement du code des télécommunications.

Mais vu l’absence du Bureau de la commission chargée du tel projet, le président de la séance, Mr Arbi Abid, s’est vu obligé de trouver une solution. Et il l’a trouvé.

En accord avec le président de la commission Constituante des collectivités locales, il a été décidé que la plénière d’aujourd’hui entame le débat sur le chapitre « pouvoir local ».

Avec 120 présents, Arbi Abid a expliqué aux présents les faits et leur a soumet un ajout d’un point à l’ordre du jour établit : entamer le débat du chapitre Pouvoir Local. Proposition approuvé à la majorité des présents.

Mr Arbi Abid l’a fait en se référant à l’article 81 , 1er paragraphe du Règlement Interne.

Au milieu de la lecture des rapports de la commission, Mr Fadhel moussa qui ‘était pas présent étant membre d’un groupe d’opposition boycottant la plénière, fait irruption dans la plénière et soulève une objection de procédure. Selon lui, Mr Arbi Abid n’a pas respecté le 2ème paragraphe de l’art 81.

Mr Arbi Abid, président de la séance, et Habib Khedhr, Rapporteur général de la Constitution n’étaient pas du même avis avec Mr F. Moussa.

En réalité, tout le monde avait tort. Et ce n’est pas leur faute.

On découvre une autre fois que le règlement interne non seulement est lacunaire mais aussi vicié.

Dans les faits, on n’a pas ajouté un élément à l’ordre du jour, mais on l’a carrément modifié. En effet, au lieu de débattre à propos d’un projet de loi, on a débattu d’un chapitre de la Constitution. Donc, ce n’est plus l’ordre du jour établit depuis la dernière semaine.

Mr Arbi Abid a seulement soumet au vote l’ajout d’un élément et non la totalité de l’ordre du jour qui est devenu nouveau.

Ajouter un élément à l’OJ est différent d’établir un nouvel OJ.

Théoriquement, Fadhel Moussa avait le droit de contester, mais n’avait pas les moyens de le faire. Car ce même article 81 comportait une faute monumentale.

En effet, le problème devrait être résolu par la réponse apportée à la question suivante : qui établit l’ordre du jour ?

Selon l’art 39 c’est la conférence des présidents qui propose l’ordre du Jour et c’est cette proposition que la plénière devra voter (Art 81, 1er paragraphe).

Or, le 2ème Paragraphe de l’art 81 laisse entendre que c’est le bureau qui arrête cette proposition de l’ordre du jour !! D’ailleurs, ce paragraphe fait référence à des compétences de cette conférence des présidents et non du bureau.

Du jour en jour, on découvre la rédaction désastreuse de ce RI.

Le comble de l’Histoire, c’est que Mr Ameur Laaraiedh, président de la commission qui a proposé ce texte, était présent à cette plénière mais a gardé le silence…

Ce n’est pas sa faute non plus ! il s’est fié à 2 calamiteux cadres de l’administrations

Les Vautours de la p(eau)litique

L’assassinat de Chokri belaïd n’a pas rassemblé les tunisiens. Au contraire, nos politiciens ont poussé la division du peuple à ses extrêmes limites.

L’assassinat de Chokri Belaïd a donné un semblant d’une opposition réunie, mais ce semblant sera certainement démenti car cette opposition est vouée par nature (de ses hommes) à la division.

Mais l’assassinat de Ch.Belaïd a mis en évidence d’une manière évidente une triste réalité : entre la majorité du peuple tunisien, inquiète et triste à propos de la Tunisie, une majorité qui n’arrive pas à comprendre pourquoi on est arrivé à cette « fausse » division entre « laïcs » et « anti-laïcs », entre cette majorité qui n’a plus confiance en ses « hommes » politiques et la classe politique actuelle, y a un Tout monde qui les sépare.

Le divorce entre la politique et le peuple est définitivement consommé.

La politique post révolutionnaire a échoué, et sur tous les plans.

Mais les « hommes » politiques post-révolution refusent d’admettre leur échec. Pire encore, ils deviennent agressifs et même dangereux.

Les politiciens au sein de l’ANC digèrent mal leur cuisant échec à écrire la « meilleur » Constitution de l’histoire. Le syndrome de mieux faire que les constituants de 1959 les aveugle et les rend même, parfois, fous de rage.

Les politiciens en dehors de l’ANC digèrent mal aussi leur cuisant échec aux élections du 23/10. Ils digèrent mal aussi leur impuissance à déloger ceux de l’intérieur de l’ANC.

Ce n’est plus alors une guerre entre programmes mais une négation de légitimité dans un double sens. « T’es pas élu, t’as aucune légitimité » ; « t’as failli à ton mandat, t’as plus alors aucune légitimité ».

Vu de près, l’action des uns et des autres n’est autre qu’une action qui vise à déloger l’autre. Chacun veut y rester seul…pour profiter seul…de la proie : la Tunisie.

Même nos « experts » qui ont conduit le pays à ce désastre ne lâchent pas prise et veulent leur part du gâteau aussi.

Bordel !!! le mot « honte » n’existe plus dans ce bled !!??

Hamadi Jebali a peut être constaté la folie et la rage de la meute et a tenté d’y remédier.

L’action de H.Jebali n’est pas sans danger pour la Tunisie. Si on la décortique de près, elle véhicule un danger énorme pour le pays. Mais elle a, au moins, le mérite qu’elle a eu un effet immédiat : isoler les vautours du reste et les mettre à nu.

Je suis très perplexe quant au choix du moment de cette annonce : penser que c’est de pure coïncidence que H.Jebali annonce son coup au moment de l’Assassinat de Chokri Belaïd serait une pure naïveté.

En effet, l’assassinat était comme un coup de feu tiré en plein milieu de la meute qui s’est dispersée un moment …c’été le moment où jamais d’annoncer son plan.

L’effet ne s’est fait pas attendre : certains se sont un peu éloignés ; d’autres sont restés sur place…le reste a été pris par la panique.

A l’intérieur de l’ANC ou ailleurs, les avis sont partagés entre oui et non…mais aussi, beaucoup de Silence.

H.Jebali a peut être dispersé la meute, mais ne l’a pas achevé.

H.Jebali a peut être secoué les corps, mais je ne pense pas qu’il a atteint les esprits…le cœur…l’âme…de ces Vautours.

Aujourd’hui, l’action de H.J est le seul salut, probable mais pas certain, pour la Tunisie.

La Tumeur de la Tunisie, aujourd’hui, est localisée dans son gouvernement et son ANC. Mais c’est un diagnostic imprécis car il ne met pas en évidence une autre localisation plus sensible : les partis politiques.

L’Action de H.Jebali va apporter un seul traitement : former un gouvernement.

Mais quid de l’ANC et les partis politiques ?

Au niveau de l’ANC, on aura une assemblée plus disparate que jamais. Ceux et celles qui pensent que le processus de la rédaction de la Constitution va s’accélérer verront leur souhait tomber à l’eau.

Quant aux partis politiques, on verra plus d’agressivité de la part de certains d’entre eux.

Ainsi, le débat autour de la Constitution cèdera la place à une « Guerre » autour de la loi électorale. C’est cette loi qui répartira les « sièges »…autour du gâteau. Les Vautours s’y rabattront plus vite que jamais. Et cette fois, H.Jebali n’y pourra rien car ils seront hors de son champ de tir.vautours

Peut être que H.J compte sur un raz-de-marée populaire qui le soutiendra contre tous : ANC et partis politiques !!

Peut être !! mais s’il réussit, cela signifie que tous les pouvoirs vont converger…d’où un retour au néant.

samedi 9 février 2013

Hamadi Jebali doit passer par l’ANC

Le remaniement annoncé (mais encore attendu) par le Chef du gouvernement Mr Hamadi Jebali suscite encore des polémiques politiques mais aussi juridiques, tant à l’ANC qu’ailleurs.

La question qui se pose aujourd’hui est Si H Jebali doit avoir l’aval de l’ANC pour procéder à ce remaniement ou non ?

Venons d’abord aux faits : Selon les discours de HJ, il serait probable qu’on sera en présence d’un gouvernement restreint composé de « technocrates ». Ainsi, plusieurs ministres vont être « remerciés » par le Chef du Gouvernement.

Ainsi, dès le départ, se fiant aux déclarations de HJ, il n’y aura pas de démission du Gouvernement.

Que disent les textes ?

D’abord, les textes qui devraient être mis en évidence sont la loi fondamentale sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics OPPP (ses articles 15, 19 et subsidiairement l’art 17.2) et le règlement interne de l’ANC (art 95.2 ).

Selon nos textes un gouvernement se forme et se dissout. Il se forme à la suite des élections (art 15) ou à la suite d’une motion de censure approuvée à la majorité absolue (art 19).

Selon nos textes, aussi, la question d’une démission collective d’un gouvernement n’est même pas prévue. L’article 19 se limite à considérer le gouvernement qui a subi « le retrait de confiance » suite à une motion de censure comme un gouvernement démissionnaire.

Dans tous les cas de figure, nous ne sommes pas encore là. Ni Hamadi Jebali a déclaré vouloir présenter la démission du Gouvernement, ni une procédure de motion de censure a été déclenchée du coté du Palais de Bardo (ANC).

Donc, si c’est le cas, on ne verra pas Moncef Marzouki, président de la république, entrer en scène.

De même, toute la procédure prévue que ce soit à l’art 15 ou à l’art 19 de l’OPPP ne devra pas avoir lieu…puisque nous ne sommes pas dans un cas de démission volontaire ou forcée de tout un gouvernement.

Mais Hamadi Jebali a-t-il le droit de remanier son gouvernement ? Jusqu’où peut-il aller dans ce remaniement ? et doit-il avoir l’aval de l’ANC ?

Personne n’a cru que ce texte de l’OPPP est aussi lacunaire et désastreux qu’il l’est réellement.

Oui, Hamadi Jebali peut remanier son gouvernement…comme il le veut….mais sans pour autant pouvoir échapper au contrôle de l’ANC.

Pour pouvoir le faire, H Jebali peut remercier les 100 ministres tout en disant que je ne présente pas la démission d’un gouvernement mais j’ai le droit de le remanier. C’est lui qui a le pouvoir de qualifier son geste.

Le seul qui pourra contester cette action, ca sera le président de la république qui pourra saisir l’ANC par le biais de l’art 20 OPPP en disant que c’est une action déguisée voulant occulter les pouvoir du président.

Mais comment HJ pourra le faire ?

C’est en cherchant une petite imprécision dans l’art 19, 5ème paragraphe avec une acrobatie de liaison avec l’art 17.2 du même texte (OPPP).

Mais on verra que cet échappatoire ne va pas l’épargner le devoir de recourir à l’aval de l’ANC.

En effet, ce paragraphe cite le cas de « vacances » d’un poste ministériel.

N’ayant pas précisé les cas de vacances, le texte OPPP doit subir les règles d’interprétation générale. Seront cas de vacances : décès, incapacité totale, démission…ou révocation.

Sur ce plan, H Jebali peut remercier ses ministres. Il peut le faire sans pour autant être obligé de les remplacer. C’est l’art 17.2 qui lui laisse cette possibilité. En effet, il a le droit de supprimer tout simplement les ministères qu’il veut et sans même passer par l’aval de l’ANC ou du Président de la république.

Mais l’article qui laisse HJ en droit de révoquer ses ministres comme il veut, le laisse dépendant d’un fatal passage par l’ANC pour les ministres qu’il nomme.

En effet, le paragraphe 5 de l’art 19 oblige le 1er ministre à présenter tout nouveau ministre à l’ANC. Que se soit une nomination à la suite d’un retrait de confiance ayant concerné un seul ministre ou une nomination à la suite d’un cas de vacances (entre autre une révocation), tout nouveau ministre doit être présenté à l’ANC pour avoir sa confiance.

D’ailleurs, l’art 95.2 du règlement interne de l’ANC confirme cette interprétation puisqu’il précise que la majorité absolue est requise pour la « Confiance » : confiance accordée à un gouvernement ou confiance accordée à un de ses membres.

Dans l’esprit de l’ANC, le gouvernement dans sa globalité ou pris individuellement, ne doit pas échapper à cette « Confiance ».

Donc, en résumé, Hamadi jebali peut remanier comme il veut son gouvernement (quitte à subir une contestation du Président de la République) mais il lui serait impossible de faire échapper ses nouveaux ministres à un vote de confiance de l’ANC par application de l’art 19 OPPP et 95.2 RI.

mercredi 6 février 2013

Pourquoi Hamadi Jebali doit passer par un vote de l’ANC ?

 

Le 1er ministre, chef du gouvernement, a annoncé ce soir qu’il formera un nouveau gouvernement de technocrates en remplacement de l’actuel gouvernement et suite à l’assassinat du l’opposant Chokri Belaïd.

Certains se sont posés la question si cette annonce doit avoir l’aval de l’ANC ?

D’abord, le texte de l’OPPP dans son article 15 laisse des doutes sur la teneur de ses dispositions. A priori, cet article parait ne concerner que la 1ère formation du gouvernement post élection.

Mais , in fine, l’article 15 concerne tout nouveau gouvernement même si le texte suppose , en apparence, qu’un retrait de confiance ait eu lieu.

Il faut rappeler des faits :

Primo, les pourparlers pour la formation d’un nouveau gouvernement datent depuis un bon moment mais « le partage » des sièges a fait échouer les « négociations » entre partis au pouvoir : Nahdha, CPR et Takattol.

Secundo, suite à l’assassinat de Chokri belaïd, plusieurs réunions se sont tenues au niveau des instances dirigeantes des partis de la Troika et une réunion à haut niveau ait eu lieu entre les 3 présidents.

Les déclarations de R. Ghannouchi confirment qu’un accord ait eu lieu pour former un gouvernement d’union nationale.

Le bureau de l’ANC réunit en urgence ce matin même ait décidé de reporter toutes les activités et décider la tenue d’une plénière extraordinaire où sera convoqué le chef du gouvernement.

Avec le discours de H Jebali, il est évident qu’une annonce d’un nouveau gouvernement aura lieu demain durant cette plénière.

Il est évident aussi que H J tentera de passer par un vote de confiance de l’ANC pour avoir l’appui politique et conférer à cette nouvelle équipe une certaine légitimité.

Sur ce plan, l’article 15, lacunaire, ne lui interdit pas un tel passage .

Mais 2 faits devront être soulignés et qui pourront , peut être, mettre en échec la tentative de HJ :

D’abord, l’opposition a décidé de suspendre ses activités au sein de l’ANC. La question est de savoir si MBJ pourra avoir une plénière avec 109 élus présents ?

Ensuite, cette même opposition exige désormais le départ même de H jebali. !! Si elle persiste, le passage par l’article 15 ne sera pas une issue certaine pour le chef du gouvernement.

En réalité, Hammadi jebali a voulu frappé au bon moment :

D’abord, mettre hors état de nuire les 2 partis de la troika : CPR et FDTL et outrepasser leurs exigences pour les postes ministériels.

Ensuite, répondre positivement aux exigences de l’opposition d’avoir un gouvernement de technocrates et mettre l’ANC, et surtout son président MBJ, dos au mur en exigeant d’eux une échéance précise pour les élections !!

Avec les circonstances actuelles, HJ veut que son nouveau gouvernement passe par la procédure de l’art 15 de l’OPPP et obtienne la confiance de l’ANC.

Dans tous les cas de figure, HJ aura la conscience tranquille : soit l’ANC lui accorde cette confiance et son gouvernement travaillera sans handicap de « légitimité », soit l’ANC lui fera face et c’est elle qui devra alors subir la colère populaire.

Je suis Chokri Belaïd

Je l’ai connu durant les années que j’ai passé à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis (de 1983 à 1989 en tant qu’étudiant et de 1989 à 1996 en tant qu’enseignant).

Durant cette époque, y avait 2 courant « watad ». un 1er courant guidé par un certain Ridha el Mekki (alias Ridha lénine) et un autre guidé par un certain Slah ourimi et que Chokri Belaid en été un des militants.

Durant cette époque, Ch Belaïd n’était pas une grande figure du « parti », mais je garde de lui, cette image d’un militant sage et calme, serein et engagé.

Je l’ai perdu depuis que j’ai quitté la faculté et je l’ai retrouvé après le 14 janvier…à ma grande surprise, il faut l’avouer. Je me posais toujours la question : où est passé son leader Slah ourimi, devenu avocat (célèbre) à Zarziss ?

Ma mère, illettrée, me disait toujours « j’aime pas la gueule de ce Monsieur car il râle toujours… ». c’était l’époque de la haute instance de la protection de la révolution de YBA. Et je répondais hélas ! « j’aime pas aussi, maman ».

Hélas ! la Tunisie manquera de ces gens qui gueulent autant.

La Tunisie manquera des hommes qui hurlent autant fort que Chokri Belaïd.

Aujourd’hui, je me rends compte de la grandeur de ce monsieur.

Oui, je ne partage pas ses idées…

Oui, je ne fais pas partie de sa ligne de conduite politique…

Mais aujourd’hui, je trouve que quelque part en moi, j’ai trop besoin de cette voix hurlante de Chokri Belaïd..

Cette voix qui va me manquer…

La Tunisie aura tant besoin de cette voix qui dit haut : NON.

Aujourd’hui, cet assassinat lâche et bas, me pousse à être extrême pour pouvoir dire NON.

Alors je dis NON…à la manière et à la façon de Chokri Belaïd…

Même si ca ne va pas plaire à ma mère…

Entre ma mère et la Tunisie

Je choisis ma Tunisie