dimanche 15 septembre 2013

Sûreté Nationale, Magistrature et Liberté de la Presse : un Etat en décomposition

Un document de la direction de la sûreté extérieure diffusé par les médias et les réseaux sociaux comportant une mise en garde (provenant de la CIA) de nos services de renseignement d’une imminente attaque contre un élu de l’ANC….(malheureusement, non prise en considération et mise en échec..)..

Un MINISTRE de l’intérieur qui dit ne pas avoir connaissance d’un tel document !!!!

Un syndicat des forces des sûretés tire la sonnette d’alarme et met en cause un piètre travail de la magistrature.

Un syndicat des magistrats qui s’indigne de telles accusations…

Un journaliste qui s’ajoute à une liste de journalistes en Prison engendrant un tollé d’indignation à l’encontre du ministère de la Justice, le Gouvernement et la magistrature, encore une fois…

Sûreté Nationale, Magistrature, mass-médias, institutions clés de l’Etat….que des secteurs sensibles secoués ces derniers jours par des affaires qui auraient dues donner à lieu des enquêtes, des mises au point, des explications, des questionnaires, des auditions…

Rien de tout ça…

Comme si rien n’a été…

L’ANC, avec ses élus dedans et dehors, ont d’autres chats à fouetter. En réalité, cette ANC s’est même refusée dès le début de mettre en place des structures pour connaitre de telles affaires : ni commission de justice, ni commission de défense et sûreté nationale…

Un gouvernement qui ne réagit pas. Un silence assourdissant.

Un Président de la République complètement absent alors que des affaires touchaient à la défense nationale !! Un Président de la République j’ai dit ? Nous en avons un ?

Parlement, Exécutif, Judiciaire…les 3 pouvoirs sont en hibernation…

Chacun pour soi, chacun fait des siens, …l’Etat Tunisien est laissé à son destin…

Les textes de l’OPPP et le RI ont été conçus pour gérer le partage du pouvoir et non sa gestion pour protéger le pays…

Quand un document mettant en péril la vie d’un citoyen tunisien n’est pas pris en considération, ne parvient pas aux services concernés, et qu’après que le mal soit fait, on le trouve comme par magie, entre les mains de personnes qui ne devraient pas en disposer, n’est-ce pas une affaire qui appel tout un livre du code pénal (art 60 à 200) avec ses notions d’Ordre public, sécurité nationale, …obligeant la magistrature à se saisir d’office de cette affaire ?

Apparemment, une certaine magistrature est plus sensible à outrage de magistrat qu’à outrage de la Patrie !

On raconte que dans les siècles d’autres fois, des infos parvenaient à un Gouverneur faisant état d’une certaine anarchie qui commençait à régner dans une région lointaine de son souverain. Il chargeât alors un de ses proches conseillers de se rendre sur place et d’enquêter.

De retour au palais, le conseiller trouva son maitre cloué au lit et qui lui demandât : - alors…racontes moi…

Le conseiller allait commencer à analyser le chaos qu’il constatât quand il fût interrompu :

- Parles moi des commerçants

- Ils trichent au poids

- Et des policiers ?

- Ils tabassaient les gens avec ou sans raison.

- Et des gens au pouvoir ?

- Ils passent leur temps dans le palais entre femmes et bouteilles de vin.

- Et les juges ?

- Ils tentent tant bien que mal de rendre justice…

- Alors y a pas crainte pour ce bled…ils s’en sortiront.

Ibn Khaldoun avait dit aussi que « justice est mère de civilisation ».

Quand la politique devient stérile et incite à l’inertie, la justice devrait prendre un autre chemin, celui de la vérité.

Avons-nous inculqué à nos juges ce devoir de quête de la vérité ? Avons-nous donné les moyens à ce pouvoir pour exercer son réel pouvoir ?

Aujourd’hui, la quête de la vérité n’est plus des compétences des magistrats. Ce sont des « journalistes d’enquête » et des fantômes du facebook qui s’en chargent…

Les rôles s’inversent, les institutions démissionnent…et l’Etat s’est trouvé infecté de bactéries et de virus qui risquent de le mener à une décomposition rapide.

Aucun commentaire: