samedi 29 novembre 2014

Réforme de l’institution parlementaire tunisienne : un chantier compliqué ?

L’Assemblée des Représentants du Peuple entamera ses travaux le Mardi 2/12/2014 par une séance inaugurale où seront élus le Président et ses 2 vice-présidents ainsi que la mise en place de la commission du règlement intérieur.

Un avis presque unanime est partagé consistant à mettre en valeur cette nécessité que la nouvelle Assemblée ne devra pas fonctionner comme l’ANC. Ainsi, la réforme du parlement tunisien est une nécessité, voir une urgence, approuvée par tout le monde.

Mais comment y procéder ?

Certains, estiment qu’en évitant les erreurs de l’ANC, la nouvelle ARP pourrait s’en sortir. D’autres, en revanche, pensent que la réforme doit être intégrale, profonde et immédiate.

Réellement, l’ANC n’a pas comptabilisé que des erreurs ; elle a aussi marqué de notables progrès en matière d’exercice de techniques parlementaires assez compliquées : le droit d’amendement, les manœuvres procédurales, la gestion des crises, la conception législative et autres..

Le plus grand problème dont l’ANC a souffert c’est la planification et les ressources personnelles et financières mises à sa disposition.

C’est dans ce sens qu’il faut penser à l’immédiat : la planification. Le moyen terme : les ressources personnelles et financières. Le long terme c’est être au top de l’exercice parlementaire utile et efficace.

Le 1er regard doit être prospectif, vers l’avenir, tenant compte du nouveau portail qui sera mis en place incessamment et qui permettra de propulser « la communication » parlementaire à un niveau digne d’un parlement moderne. Pages web personnalisées pour chaque élu, intranet, process des actes parlementaires automatisés, techniques d’assistance et d’aide à la prise de décisions, et tant d’autres techniques seront là au début du mandat pour faciliter la tâche des élus.

Pour réussir ce 1er défit, élus et administration doivent travailler ensemble pour concrétiser certaines actions immédiates.

Le second regard, est une réflexion et non une orientation vers le passé. Il consiste à évaluer objectivement les raisons qui ont privé l’ANC d’une bonne planification de ses travaux. Pour y parvenir, rien n’est impossible. Une ou deux dispositions du Règlement intérieur avec une volonté politique de les appliquer et les respecter.

Le 3ème regard doit être optimiste et volontaire. C’est tout simplement croire en une vraie institution parlementaire digne d’une Tunisie qui fut jadis un empire.

Dans ce cadre, augmenter les ressources financières du parlement pour lui permettre des ressources personnelles et matérielles adéquates, sera la première obligation.

Ainsi, une meilleur politique de recrutement, une stratégie de partenariat avec la société civile, un rôle plus évolué pour les groupes parlementaires, une vraie rationalisation de l’action législative et, surtout, une prise de conscience plus évoluée du « mandat » seront des clés de réussite.

Seulement corriger ne sera pas la solution idéale ; remettre tout en cause et partir du néant, non plus.

Avoir une vision nette et raisonnable, y croire et travailler pour la concrétiser est un excellent pas pour réussir.