vendredi 4 décembre 2015

L’urgente réforme du Parlement (ARP)

L’Assemblée des Représentants du Peuple (L’ARP) travaille de plus en plus sous pression et son fonctionnement commence par en être affecté.
L’ARP travaille dans des conditions dérisoires et son rendement en reste tributaire.
L’ARP peut mieux faire. Tout le monde en est conscient. Mais personne ne veut prendre l’initiative pour trouver les moyens et actions nécessaires à faire améliorer la situation.
Aujourd’hui, l’ARP doit avoir le courage et la volonté d’entamer immédiatement une refonte de son organisation et de son mode de fonctionnement.
La démarche n’est pas compliquée à la dessiner mais elle ne reste pas moins simple à appliquer.
En trois (3) temps :

1- La révision du Règlement Intérieur :

Le 1er handicap de cette ARP est indiscutablement son Règlement intérieur. Sa révision devient urgente et, même, vitale. Sans cette action, l’ARP subira encore les néfastes effets et conséquences de plusieurs dispositions.
Cette révision impliquera nécessairement une révision de certaines dispositions, mais aussi une mise en œuvre de certaines d’autres.
Les articles 26, 53, 64, 69, 70, 87, 93, 107, 114, 118, 121, 134, 141, 145, 146, 147, 163 et 164 doivent être révisés et modifiés pour assurer une meilleur fluidité et efficacité des travaux de l’ARP.
En revanche, il faut tirer profit de certaines d’autres dispositions en les mettant en œuvre et les appliquer tels les articles 2,3,5,22,23,27,37,43,61,73,74,77,78,80,89,111,117,135 et 159.
Entamer une telle action permettra à cette ARP de se hisser au niveau des Parlements Démocratiques et efficaces et répondant aux normes internationales reconnues.

2- Une ARP moderne et efficace

Un parlement moderne et efficace doit répondre à certaines exigences et caractéristiques le hissant au niveau escompté.
Un Parlement représentatif :
L’ARP doit tirer profit de sa composition multiforme et hétéroclite. Ainsi, La présence des jeunes et des femmes doit, par exemple, être un facteur  d’orientation pour cette ARP dans l’établissement d’une stratégie visant cette fraction importante du peuple. Idem pour la présence des Tunisiens résidant à l’étranger ou des élus venant de régions différentes.
Un Parlement ouvert et transparent :
Même si l’ARP est restée ouverte, cette ouverture n’est pas encore rationnalisée. Une journée citoyenne s’impose pour vulgariser le travail parlementaire au peuple. Les relations avec la société civiles doivent s’inscrire dans un cadre de partenariat et non dans un cadre de conflit ou de concurrence. Il est inconcevable que l’ARP se trouve dans une obligation de rendre compte.
Contrairement à ce qu’on pense, l’ARP a travaillé dans la totale transparence. Mais la communication sur ce point, limitée aux données sur son site web, n’a pas suffit.
Il faut reconnaitre, aujourd’hui, que l’ARP tente d’améliorer sa politique de communication. Mais elle doit l’inscrire dans un cadre de stratégie globale de communication ce qui nécessite tant de ressources financières et humaines.
Un Parlement qui rend des comptes :
Je ne pense pas que cette ARP aura une gêne ou une crainte à rendre des comptes à la nation.
Ce qui a manqué à cette ARP c’est de se doter de ses propres structures d’auto-évaluation. Car une structure interne fiable et efficace d’évaluation serait la mieux placée pour évaluer le travail de l’institution non seulement en termes de chiffres mais en aussi termes de fond et de forme.
Un Parlement efficace tant à l’échelle nationale qu’internationale :
Il est parfois de l’obligation pour cette ARP de prendre l’initiative afin d’agir en direction de la résolution de certains épineux problèmes du pays.
Elle dispose de tous les moyens et mécanismes pour y arriver et elle doit oser de les mettre en œuvre.
Sur le plan international, l’ARP doit tirer profit de cette « crédibilité » et de cet « émerveillement » international de l’expérience tunisienne pour se placer sur le haut de plus prestigieuses tribunes des instances internationales.
Un Parlement Prospectif :
Une ARP qui regarde l’avenir et anticipe les défis que le pays pourra les affronter.
Les actions dans ce sens doivent être multipliées sans hésitation et sans crainte.
3- Une Meilleure coordination avec le Gouvernement :
Il est évident que la coordination avec le gouvernement ne peut plus continuer de la même manière qu’elle a prévalu depuis le 2/12/2014.
Il faut avouer que l’ARP a subi les néfastes conséquences d’une certaine désorganisation au niveau du travail gouvernemental qui doit être révisé et amélioré.
Ensuite, il est urgent que la coordination ARP/Gouvernement doit gagner en intensité, continuité et fluidité.
La coopération ARP/Gouvernement doit être diversifiée en touchant la Présidence de l’ARP, son bureau, ses commissions et, surtout, ses groupes parlementaires afin que les priorités législatives des uns et des autres soient arrêtés de manière réfléchie et bien négociée.
Il est de l’intérêt de tout le monde que cette ARP soit stable et efficace. C’est un intérêt d’ordre public et se hisse même à un intérêt national majeur.