jeudi 1 mars 2018

Un Système Constitutionnel politiquement défiguré


En Tunisie, actuellement, tout le monde s’accorde que rien ne va plus. L’Etat est en miette. Le gouvernement est de nature bâtarde ; le parlement est en disfonctionnement ; le régime politique reste imprécis.
La question qui revient sur toutes les lèvres : Qui gouverne réellement ce pays ?
Une synthèse des réponses à la question précédente laisse entendre que nous sommes en état d’anarchie.
Pourtant, une sage lecture du dispositif constitutionnel laisse entendre qu’un tel dispositif a été mis pour barrer la route au retour de la dictature (politique) mais pas pour la dictature de l’anarchie.
Nous y sommes.
La Constitution est-elle responsable de cet état chaotique ?
Non.
Ce sont les lois qui ont précédé cette Constitution et d’autres qui ont été adoptées après.
La loi électorale, celle relative à la justice transitionnelle, le règlement intérieur de l’ARP, la loi relative à la banque centrale et tant d’autres lois et mesures laissent entendre que la dislocation de l’Etat Tunisien est un programme planifié.
Si on tient au dispositif Constitutionnel, on se rend compte que, théoriquement, L’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) est le centre du pouvoir décisionnel.
Or , aujourd’hui, on se rend compte que cette ARP est loin d’être le centre de décision politique.
Tout se passe ailleurs.
Aujourd’hui, par exemple, la collecte des déclarations des dirigeants syndicaux et politiques laisse entendre que les jours du gouvernement actuel sont comptés.
La transition politique ne se fait plus via le Parlement mais via les plateaux audiovisuels.
Qui est responsable ?
Les parlementaires, certainement. Mais aussi le règlement intérieur de l’ARP.
Ces élus, ont gouté au plaisir de la visibilité médiatique, et profitant de la faiblesse du dispositif règlementaire parlementaire, ont cru pouvoir et devoir passer à une communication ultra personnelle (extra institutionnelle).
Aujourd’hui, c’est à travers des interviews de syndicalistes et « mercenaires » politiques au profit de certains partis que nous pouvons détecter une « volonté » de déposer l’actuel gouvernement. Les parlementaires y ont été exclus.
Avons-nous les bons parlementaires ?
Avons-nous le bon Parlement ?

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