vendredi 25 octobre 2019

Immunité Parlementaire : Revendications populistes ou légitimes?


Depuis quelque temps, des voix s’élèvent revendiquant la « suppression » de l’immunité parlementaire.
Ces voix oublient que cette immunité est établie par les articles 68 et 69 de la Constitution. Pour la supprimer, il faut donc passer par une révision de la Constitution ce qui n’est pas facile à faire de nos jours.
En outre, l’immunité parlementaire est une garantie accordée par presque toutes les législations et considérée comme une condition inhérente à l’exercice par le député de sa mission au sein du parlement.
Cependant, il faut avouer que le dernier mandat parlementaire 2014-2019 a laissé paraître un exercice à la limite non constitutionnel des procédures de levée d’immunité.
Pour pallier aux insuffisances constatées, il serait urgent d’amender le règlement intérieur au niveau des articles 28-33 dans le sens suivant :
D’abord fixer un délai ne dépassant pas les 15 j pour la commission compétente pour statuer sur la demande de levée d’immunité et transmettre son rapport à la plénière.
Ensuite, si la commission ne statue pas dans les délais, le bureau se réunit dans les 48h et se saisit d’office pour statuer et transmettre sa décision à la plénière qui doit se tenir dans un délai ne dépassant pas 7 jours.
Ainsi, les délais seront fixés à 21 jours pour avoir une décision définitive dur la demande de levée d’immunité.
Enfin, si la plénière ne se tient pas dans les délais, ou elle ne statue pas, la demande de levée d’immunité est considérée comme acceptée.
En attendant une révision de la Constitution, un amendement du règlement intérieur reste la voie la plus rapide et la plus efficace pour « corriger » momentanément ce régime de l’immunité qui a été altéré et dénaturé par une malheureuse pratique.

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