La Tunisie est en crise. Crise
politique, économique, sociale, sportive, culturelle, structurelle, morale,
identitaire, sectorielle, régionale et même parlementaire.
Membres du gouvernement, élus du
parlement, partisans de partis politiques, société civile, experts, et même des
étrangers de tous bords qui suivent l’actualité du pays , le disent, l’approuvent
et en sont inquiets.
Gouverner en état de crise n’est
nullement identique à gouverner en état de prospérité ou de stagnation.
Légiférer aussi.
Si on est en état de crise, légiférer
doit subir certaines adéquations. La crise oblige la prise de décision rapide. Or
le principe impose que légiférer ne rime pas avec célérité. La crise veut que
le principe soit altéré.
Légiférer en état normal et vouloir
un être « un bon législateur » impose une vue et une vision de
stratège. Légiférer en état de crise impose une vue de tacticien et un choix de
« chirurgien ».
Légiférer en état de crise impose des
décisions rapides, des choix tactiques plutôt que stratégique et des options
pas tendres.
Mais légiférer en état de crise ne
veut nullement dire prendre n’importe quelle décision ou décider dans la
précipitation n’importe comment.
Légiférer en état de crise c’est
savoir « être visionnaire », savoir concevoir un texte de loi, savoir
prédire toutes les sorties en cas de « verrouillage » et être un vrai
« homme d’Etat ».
Pour se rendre compte si un Etat en
état de crise est entrain de légiférer ou entrain de « déconner » il
suffit de vérifier sa législation.
Le top : un texte adopté non
encore entré en vigueur fait l’objet d’une volonté qu’il soit amendé, est une parfaite
illustration que tout le monde est entrain de faire n’importe quoi.
Légiférer est un exercice de pouvoir
qui est réservé aux femmes et aux hommes qui en sont capables.
Faire la politique est un exercice de
manœuvre accessible à ceux et celles qui peuvent manœuvrer mais aussi, à ceux
et celles qui peuvent être manœuvrés.
Etre capable de légiférer, c’est de
comprendre l’intelligence de ceux qui veulent manœuvrer et l’idiotie qui sont manœuvrés
et leur proposer un texte de loi qui épargne l’Etat de leur folie.
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