Très technique et trop complexe, le Droit Parlementaire n'est pas familier aux juristes et parlementaires. Pourtant, c'est à travers lui que la Démocratie est: soit bonne soit...inexistante. Avec L'ANC et l'ARP, ce droit doit être mis en relief davantage pour établir de bonnes pratiques et procédures favorisant une vraie démocratie
vendredi 4 décembre 2015
L’urgente réforme du Parlement (ARP)
1- La révision du Règlement
Intérieur :
2- Une ARP moderne et efficace
samedi 14 novembre 2015
Le message impoli du gouvernement à l'ARP
lundi 9 novembre 2015
كيف سيكون وضع مجلس نواب الشعب بعد 9 نوفمبر 2015؟
mardi 3 novembre 2015
Pourquoi L’implosion du groupe Nida serait une mauvaise expérience pour le droit parlementaire Tunisien ?
mercredi 28 octobre 2015
Un avis et tant de honte
mercredi 21 octobre 2015
Le limogeage du ministre de la justice : le malaise d’un dysfonctionnement du système
vendredi 14 août 2015
Indemnités des Parlementaires : faut en parler
Pour la 2ème fois depuis l’indépendance, la question des indemnités des parlementaires crée la polémique. Mais la polémique est restée superficielle et manquant d’attaque au fond du sujet.
En l’espace de moins de 20 ans, l’indemnité des parlementaires tunisiens s’est vue quadruplée sans pouvoir se hisser au niveau des indemnités touchées par les parlementaires des pays voisins ou similaires et restant qualifiée de « misère » et c’en est une.
(Avant 2011, l’indemnité des parlementaires est majorée par un décret présidentiel secret et non publiable).
Il ne fait sans aucun doute que la condition du parlementaire tunisien est très précaire et inacceptable.
Loin des analyses sans fondement et sans arguments, il n’est pas mieux de discuter les indemnités des parlementaires sans se référer à de sérieuses études scientifiques dont celle entamée par Marc Van der Hulst et publiée par l’UIP (l’Union Interparlementaire)
(LE MANDAT PARLEMENTAIRE ÉTUDE COMPARATIVE MONDIALE, UNION INTERPARLEMENTAIRE, GENEVE, 2000 http://www.ipu.org/PDF/publications/mandate_f.pdf)
Cette étude souligne à juste titre le fondement d’origine de cette indemnité qui était pour l'essentiel un remboursement des dépenses inhérentes à la fonction.
Mais pour des multiples raisons, l'indemnité parlementaire a ainsi évolué vers un véritable traitement, destiné à assurer une vie décente au parlementaire et à le mettre à l'abri des corruptions.
L'indemnité parlementaire est devenue un outil pour permettre à chaque citoyen d'accéder au Parlement; de le mettre à l'abri de pressions et tentations et à compenser les dépenses liées à son mandant.
Il est vrai qu’aucun système n’a été conçu pour assurer un calcul objectif et universel de ces indemnités.
Mais on est presque certains que de nos jours, l'indemnité parlementaire assure une rémunération de base et un remboursement de dépenses.
En réalité, la décision du Bureau de l’ARP n’a fait que s’aligner sur cette tendance internationale et permettait même une réduction des dépenses de l’ARP, des dépenses excessives et incohérentes.
Il faut souligner impérativement que le parlementaire tunisien, par rapport à ses homologues, ne bénéficie pas d’aucune forme d'aides en nature, de facilités ou d’assistance bureautique.
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Quand on sait aussi qu’à la différence des autres systèmes où les parlementaires reçoivent leurs indemnités sans aucun lien avec leur présence, le système tunisien se distingue par cette possibilité d’établir le lien et priver tout parlementaire non assidu.
En outre, le système tunisien traite tous les élus sur le même pied d’égalité. Ainsi, à l’exception du Président et ses 2 vice-présidents, les élus touchent le même montant. Un président d’une commission, un président du groupe ou un membre du bureau ne bénéficie d’aucun avantage supplémentaire par rapport aux restes des élus. Lisez bien l’étude mentionnée ci-dessus et vous allez vous rendre compte que la situation ailleurs est complètement différente.
Aujourd’hui, plusieurs fonctionnaires de l’Etat touchent largement mieux que les élus.
Plusieurs aberrations doivent être traités et corrigées.
Maintenir le système actuel en place c’est continuer une gestion incohérente de l’argent public. Il est inconcevable de laisser les dépenses affectées à l’hébergement et la nourriture sans seuil fixe et calculable de manière rationnelle. Depuis l’ANC, on s’est trouvé dans des situations incroyables où les montants alloués à ce secteur se sont trouvés épuisées durant le 1er semestre !!
Si on n’arrive pas à fixer un planning annuel, maintenir le système actuel conduira à gaspiller de l’argent public et de manière aberrante à partir du moment qu’on dispose de la solution pour y remédier : donner aux élus une indemnité correspondante à leurs logements et nourritures. Cette solution permettra un gain allant même à quelques millions de dinars en plus qu’elle est un facteur assurant une certaine stabilité des élus en travaillant dans de meilleurs conditions.
Si certains maintiennent cette pression et cette volonté de créer la polémique à propos des indemnités des parlementaires, que les choses s’appliquent alors à tout le monde et qu’on mette sur la table tous les salaires alloués car la simple vue d’un tableau comparatif national mettra en relief l’incroyable injustice.
(PS: à titre de comparaison, la photo…)
mardi 23 juin 2015
Je quitte l’ARP
Je ne sais pas si c’est un départ sans retour ou juste une parenthèse dans ma vie professionnelle !!
Je ne sais pas si je pars avec un sentiment d’amertume ou un sentiment de soulagement !!
Tout ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, à 16 :20, au moment où je quittais le Palais de Bardo, j’avais un grand sentiment du « devoir accompli ».
Ça fait 24 ans et quelques poussières que je suis dans l’administration parlementaire. Et je n’oublierais jamais ces 5 dernières années.
Depuis toujours j’ai cru qu’un jour on aura un « parlement » et une « vie parlementaire » comme on rêve. Il faut être spécialiste et passionné du droit parlementaire pour savourer ce que les autres détestent : les manœuvres, les procédures, les voltes faces, les objections de procédure, les réunions à huis clos, les tractations, l’incertitude…..et l’attente.
J’ai vécu ça de près et j’ai aimé, admiré, adoré et savourer tout instant vécu.
Hélas ! Le produit : La Loi, n’a pas été toujours au top.
1er Novembre 2014, Mr Mustapha Ben Jaafar, Président de l’ANC (Assemblée Nationale Constituante) m’a gratifié de sa confiance pour occuper le poste du secrétaire général.
Le 4 décembre 2014, Mr Mohamed Ennaceur fut élu Président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) et m’a honoré de sa confiance et de son soutien.
Depuis novembre 2014 j’ai vécu un rythme infernal. La journée commence à 8h et on ne sait plus quand elle finira. On n’a plus de week-end ou presque.
Je n’ai jamais pensé trouver un tel désastre. Je me demandais comment cette ANC a fonctionné ? et comment cette ARP pourra tenir ?
Heureusement que cette administration réponde encore … et sans la grande volonté d’une bonne partie de son team, on aurait vu de toutes les couleurs.
Aujourd’hui, tout le monde est courant des modestes ressources financières et humaines dont dispose l’ARP. Et pourtant, nous avons toujours répondu présent en matière de transparence et information. Les votes sont en ligne en moins de 24h ; sont publiés dans d’excellents délais : les PV, les présences, les rapports des commissions, les projets de lois, les décisions du Bureau…
Nous pouvons mieux faire…et ils le feront mieux.
A un moment donné, quand un responsable n’est plus en mesure de créer, de penser différent, d’innover, de prévoir juste, de pouvoir changer la donne quad il le faut, … il a le devoir de sauver le reste en s’écartant pour laisser passer la lumière.
Et c’est ce que je fais…
Photo: Mon dernier Bureau tenu le 22/6/2015. J’ai bien aimé la bonne ambiance qui a toujours été présente au sein de cette importante structure.
samedi 30 mai 2015
Entre ARP et HAICA : La démocratie, un point commun
lundi 25 mai 2015
Un recours fortement contesté
Une notification d’un recours en inconstitutionnalité du projet de loi relatif au conseil supérieur de la magistrature a été déposée officiellement ce matin (9 :30) au bureau d’ordre de l’ARP.
Les premiers élus qui ont consulté les documents ont immédiatement conclu à ses défaillances de forme.
Primo, la requête est signée par 28 élus accompagnée de 2 écrits non datés attestant « adhésion » de leurs auteurs à la requête du recours en inconstitutionnalité.
Un auteur de la requête a même avoué aujourd’hui durant une émission radio qu’un membre a signé avant son départ à l’étranger. Il parait que c’est aussi applicable à la seconde signature.
Certains élus estiment qu’une signature précédant l’existence de l’acte (la requête) n’a aucune valeur juridique. Adhérer à un acte inexistant implique, selon eux, l’inexistence même de cette adhésion. Ils s’appuient même sur un principe général de droit tunisien qui interdit l’engagement pour des actes en futur car la notion d’aléa est répugnée par notre droit.
Secundo, au même moment du dépôt de la requête (15 :20mn) , et à supposant la validité, un élu s’est présenté pour retirer sa signature et sa requête a été enregistrée à la même heure (15 :20).
Selon plusieurs élus, il ne fait aucun doute que le retrait fait en bonne et dû forme de manière concomitante au dépôt, rend le recours vicié par le manque du nombre des élus nécessaires à sa validité.
Si l’IPCCPL accepte l’ajout des deux demandes d’adhésion à la requête, elle devra aussi accepter les 2 retraits.
Accepter les uns et refuser les autres devra être fait selon une analyse dont seuls les membres de cette instance la comprendront.
L’IPCCPL est dans une très inconfortable position. Composée de 6 membres dont 3 magistrats, elle ne sera pas très à l’aise avec ce recours.
samedi 23 mai 2015
Le recours en inconstitutionnalité contre le projet de loi relatif au Conseil supérieur de la magistrature : Turbulences
On s’attendait tous à ce que l’adoption du projet de loi relatif au Conseil supérieur de la magistrature allait engendrer de vives tensions au sein de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) et ailleurs.
Déjà, La tension entre magistrats et avocats, d’une part, et entre magistrats et élus, d’autre part ne laisse pas présager un passage sans remous et secousses.
Le recours déposé vendredi par des élus contre le projet de loi a sauvé le Président de la République et le chef du gouvernement de cette lourde responsabilité que les magistrats leur ont fait incomber.
Mais c’est l’IPCCPL (Instance Provisoire du Contrôle de Constitutionnalité des Projets des Lois) qui a été mise dans la difficulté et qui va assumer toute la responsabilité de tous les problèmes et tensions qui pourront être engendrés par sa décision.
Au moment même du dépôt du recours, un élu signataire s’est présenté pour signifier son retrait de la liste. Un autre a fait de même quelques minutes plus tard.
Il faut 30 signatures pour que le recours soit accepté quant à la forme. Les termes de l’article 19 de la loi organique 14/2014 et du 1er paragraphe de l’art 20 ne laissent aucun doute sur cette obligation formelle.
Le retrait des élus doit être traité par l’IPCCPL en 1er lieu. Quelque soit sa décision, la contestation sera vive et turbulente. N’oublions pas que la décision est irréversible et définitive.
Refuser le recours quant à la forme, c’est mettre un terme à la contestation de l’inconstitutionnalité et la procédure d’adoption du projet ne pourra être stoppée que par un renvoi du projet par le Président de la République à l’ARP pour une 2ème lecture.
Accepter le recours quant à la forme va mettre l’IPCCPL dans le banc d’accusés au motif qu’elle aurait manifestement violé la loi et, par conséquent, jeter un discrédit sur la portée de sa décision.
Les élus auront 3 jours de la notification du recours pour répondre. L’IPCCPL aura 10 jours pour statuer mais elle pourra proroger ce délai d’une semaine de plus.
Une fois qu’elle aura statué, l’IPCCPL notifiera sa décision au Président de la République et l’ARP aura 10 jours pour statuer conformément à la décision.
Ainsi, le mois de Juin, on entamera une zone de turbulences qui risquent de secouer fortement tout le planning de l’ARP.
Politiquement, les choses seront encore plus tendues.
Le « jeûne » aidant, les débats risquent de se faire sous un ton tendu et nerveux.
samedi 16 mai 2015
Le Projet de Loi organique relatif au Conseil Supérieur de la Magistrature : L’après adoption par l’ARP
3 éventualités sont possibles :
Un recours pour non constitutionnalité
Un renvoi à l’ARP par le Président de la république
Une promulgation de la loi sans recours ni renvoi.
I. Le Recours pour non constitutionnalité
D’après l’article 18 de la loi organique 14/2014, le recours pour non constitutionnalité est une initiative que pourrait prendre le Président de la République, le Chef du gouvernement ou 30 élus de l’ARP.
L’éventualité des 30 élus reste difficile car au vu des blocs parlementaires qui ont soutenu le projet, réunir ce nombre parait difficile, mais non impossible.
Les groupes Front Populaire et Afek (15+8) doivent trouver encore 7 élus pour signer le recours parmi 15 élus non appartenant aux groupes.
Il faut compter sur les plénières du 18 et 19 Mai pour espérer une présence massive des élus et rallier le nombre restant, à la cause des auteurs d’un éventuel recours.
Magistrats et élus, comptent sur le Chef du Gouvernement ou le Président de la République pour bloquer la promulgation.
Compter sur le Chef du gouvernement pour intenter un recours en non constitutionnalité est un espoir réalisable mais il va poser plus de problèmes que de solutions.
Un recours de la part de cette autorité serait perçu comme une action qui discrédite (juridiquement et politiquement) la majorité qui la soutient.
Et si on met en relief que ce Chef du Gouvernement viendra le 5 juin défendre son programme devant cette même Assemblée, alors il faut s’attendre à ce qu’il doit « tourner l’idée 1000 fois dans sa tête avant d’agir », car s’il intente un recours, il se rappellera de ce 5 juin le restant de sa vie.
Plusieurs élus pensent, et à juste raison, qu’un tel recours de la part du Chef du Gouvernement mettrait en péril ce dernier.
Alors, laissera-t-il le privilège au Chef de l’Etat ?
Un recours de la part du Président de la République contre le projet de loi est moins périlleux pour lui que pour le Chef du gouvernement. Il ne reste pas moins qu’un tel recours aurait un impact très négatif sur le 1er parti qui vient tout juste d’entamer des actions pour résoudre ses problèmes. Le risque est de mettre en échec tout ce travail de remise en l’état du parti qui pourrait sombrer une autre fois dans une situation conflictuelle très risquée.
Plusieurs observateurs avertis pensent que le Président de la République choisira une autre alternative : le renvoi.
II. Renvoi par le Président de la République
Le Président de la République a cette chance de pouvoir disposer de 2 voies : le recours pour non constitutionnalité et le renvoi.
Le renvoi par le Président ne peut être fait qu’après expiration des délais de recours pour non constitutionnalité (7 jours de l’adoption).
Si le Président opte pour ce choix, 2 conséquences devront être mises en relief :
1- Il ne peut plus exercer un recours pour non constitutionnalité selon l’art 81 de la Constitution
2- La majorité requise pour l’adoption du texte après renvoi sera de 3/5 (131 élus).
En outre, le renvoi par le Président doit être motivé.
Si on sait que le parti du Président ne compte que 86, et supposant qu’il fera bloc avec lui, il faudra encore chercher 45 autres élus.
Si le Parti Ennahdha et l’UPL ne le soutiennent pas, c’est une profonde mise en cause de l’actuelle majorité soutenant le gouvernement et total chambardement de la configuration politique de l’ARP.
En effet, le risque de perdre Nahdha et UPL, c’est devoir compter sur Afek et FP pour avoir 109 (la majorité absolue). Or, le FP sera encore dans le dilemme : soutenir cette action et perdre son statut d’opposition ou la refuser et se mettre dans la contradiction !!
Un fait certain : FP ne veut jamais perdre son statut de groupe d’opposition.
Encore plus, au vu des votes, la résistance de l’ARP avec cette majorité de 3/5 n’est pas impossible à l’avoir.
Si l’ARP maintient sa version après renvoi, c’est le Président de la République qui en subira le revers.
En un seul mot, l’exécutif est dans l’embarras.
La dernière éventualité n’est pas, non plus, sans dégâts.
III. Promulgation sans recours ni renvoi
Si l’exécutif n’agira pas et les élus hostiles au projet ne réussissent pas à intenter un recours pour non constitutionnalité, la loi sera promulguée mais risque de ne pas être appliquée pour cause de refus des magistrats.
Le résultat est là : le Conseil Supérieur de la Magistrature ne sera pas mis en place et une bonne partie du Chapitre V de la Constitution désuète.
Et un grand gâchis…républicain.
Le problème c’est ce face-à-face entre une mentalité qui veut tout avoir en un seul coup contre une autre réticente et méfiante qui ne veut pas oser avancer.
La Tunisie, à l’exception de tous les pays arabes, a toujours réussi par cette maitrise de ce juste milieu entre l’audace et la prudence.
Nous devrons être audacieux….
Mais nous avons milles et milles raisons de rester prudents.
Que le débat doit être éclairé : la bataille aujourd’hui c’est pour la justice ou pour la magistrature ?
mardi 28 avril 2015
L’ARP est elle un Parlement démocratique ?
Les critères pour évaluer et juger dans quelle mesure un parlement est démocratique ne sont pas des critères arbitraires.
Depuis 2008, l’Union Interparlementaire a mis à dispositions des parlements des outils d’auto-évaluation à l’intention des parlements. Même si ces outils restent à titre indicatifs et parfois, insuffisants, il ne reste pas moins qu’ils peuvent servir à faire un diagnostic relativement sérieux.
Il faut juste mettre en facteur que cette ARP n’a que 6 mois d’existence. Dresser un diagnostic à cette phase reste aléatoire. Il faut le refaire plus tard.
L’expérience de l’ANC sur ce plan est frappante. Au début, cette ANC répondait favorablement à plusieurs critères d’évaluation. Des mois plus tard, ce n’était plus le cas. La preuve, les résultats des élections de 2014 ont complètement changé la configuration partisane présente à son enceinte.
Ça se passe en 5 valses pour dresser le profil d’un parlement démocratique : Représentatif ; transparent ; accessible ; rend ses comptes et, enfin, efficace.
1) L’ARP est-elle représentative ?
Dans une large mesure, Oui.
En comparaison avec l’ANC, l’ARP présente 3 critères qui la différencient et assure davantage cette représentativité :
a- Le statut de l’opposition : au sein de l’ARP, l’opposition jouit d’un statut constitutionnel qui lui assure des avantages certains. Des responsabilités clés au sein de ses structures telles que la présidence de la commission des finances et le poste « Rapporteur » au sein de la commission des droits et libertés.
b- La stabilité des groupes politiques : jusque là, l’ARP bénéficie d’une configuration politique assez claire et relativement équilibrée. 6 groupes politiques stables dont aucun ne dispose de la majorité absolue.
c- Un exécutif qui reste moins agressif vis-à-vis du législatif. Les cas d’ingérence se font rares.
Le seul point qui demeure défaillant (ANC ou ARP) est ce manque de discussions des questions préoccupant le citoyen dans les différentes enceintes parlementaires. En effet, plusieurs élus préfèrent toujours évoquer ces questions au sein de la plénière alors qu’ils auraient pu les mieux traiter au sein des commissions ou via les outils du contrôle (auditions, questions écrites ou orales, etc…)
2) Le contrôle de l’exécutif par l’ARP?
C’était le point défaillant de l’ANC. Il demeure une faiblesse de l’ARP même si la tentative ait eu lieu. L’obtention des informations demandées n’est ni rigoureuse ni systématique.
L’ARP influe relativement sur le budget et ne l’examine pas à toutes les étapes. Elle souffre toujours de l’absence de son autonomie financière et administrative alors qu’elle est devenue une disposition constitutionnelle indiscutable et sans équivoque !
L’ARP n’examine pas encore les nominations à des postes clés de l’Etat ; ne demande pas des comptes à ses titulaires ou même à des instances publiques !!
Bien entendu, l’ARP souffre du manque du personnel qualifié pour le bon exercice de ces différentes fonctions du contrôle. Il faut y remédier le plus vite possible
3) La fonction législative de L’ARP
La procédure législative de l’ARP reste presque identique à celle de l’ANC, d’où presque les même lacunes, même si la stabilité des groupes influe positivement sur le déroulement serein des discussions des projets de lois.
Il faut dire que les élus ne se sont encore intégrés dans cette optique de mettre en œuvre tous les mécanismes parlementaire qu’offre le Règlement intérieur.
Ceci étant dit, les séances des commissions et les séances plénières sont plus fluides et moins handicapées par les objections et les demandes d’amendements.
Faire associer les élus encore davantage aux travaux des commissions reste un axe du travail sur lequel l’ARP doit améliorer son approche.
4) L’ARP est-elle transparente et accessible ?
Les progrès de l’ARP sur ce plan sont notables, mais des lacunes persistent.
En plus de l’accès libre des journalistes et membres de la société civile aux différentes activités, l’ARP publie dans des meilleurs délais ses votes, les présences en plénière ou en commissions, les décisions de son Bureau, les projets de lois reçus et tous les rapports des commissions.
Ce que l’ARP doit encore faire c’est de mieux profiter de toutes ces données pour en faire plus de statistiques et de graphiques.
L’ARP souffre encore de son manque de professionnalisme sur le plan de la communication.
Jusque là, l’ARP n’a pas réalisé des actions envers les jeunes ou des actions pour mettre en œuvre une démocratie représentative.
C’est un chantier à aborder avec l’assistance d’acteurs ayant de l’expérience et du savoir faire.
5) L’ARP rend-elle des comptes ?
L’ARP n’entreprend pas assez d’actions pour tenir les électeurs informés du travail accompli par elle. Jusque là, ce sont les médias et quelques ONG qui font le plus grand lot du travail. Les actions des élues restent timides.
Mais le plus grand défi que doit relever l’ARP consistera à améliorer les conditions du travail de ses membres (ressources financières, matérielles et humaines) tout en s’assurant de mettre en place un mécanisme efficace empêchant les conflits d’intérêts et les aléas du mandat impératif.
Même s’il est prématuré de juger l’ARP, le bilan global reste au dessus du moyen et légèrement satisfaisant. Les possibilités de manœuvres de cette ARP sont multiples et les conditions pour mieux faire sont largement favorables.
Saisir les opportunités pour progresser est un élément qui doit être pris tel qu’il est et ne doit jamais devenir comme un facteur dont les contours sont variables.
On verra d’ici quelques mois si ce bilan a progressé ou régressé. tout dépendra de ses acteurs.
dimanche 26 avril 2015
L’Assemblée des Représentants du Peuple : progression dans la difficulté
Malmenée médiatiquement, souffrante de ses composantes partisanes, handicapée par ses ressources financières et humaines quasi misérables, l’ARP progresse lentement avec de sérieux projets pour la propulser à un meilleur niveau et une meilleure rentabilité.
Demander à un parlement de fonctionner avec 4 salles pour 17 commissions et 6 groupes parlementaires relève de l’utopie. Et pourtant, avec des moyens très réduits, des astuces très subtiles, une bonne volonté des uns et des autres et, surtout, une grande compréhension des élus, l’ARP assure plus que le minimum.
Et ce ne sont pas ces ressources paralysantes qui empêchent l’ARP de planifier ses futures actions pour assurer une meilleur Assemblée. Une Assemblée efficace, stable, prospective et ouverte à son environnement.
Nous travaillons dans le silence, dans un contexte de modestie et de rationalité. Nous connaissons nos limites, nos insuffisances et nos défaillances. Nous n’arrêterons jamais à y remédier.
Les critiques qui fusent de partout nous servent d’éléments de référence pour corriger le cap de nos réformes. Contrairement à ce que certains croient, les critiques ne mettront pas à genoux l’institution. Au contraire, c’est l’élément clé de la politique de développement que l’ARP tente de mettre en place en toute tranquillité. L’ARP est ouverte et le restera. Elle est à l’écoute et le restera. Elle est compréhensive et le restera.
L’ARP a réalisé d’énormes progrès en matière de transparence. Nous publions dans des délais très raisonnables les détails de nos votes, les présences en plénières, les rapports des commissions, les projets de lois, les décisions du bureau et tant d’autres informations utiles aux élus et aux citoyens.
Nous réalisons aussi des progrès notables en matière de planification. Avec les moyens et ressources très limités, l’ARP a pu planifier d’avance son calendrier des mois du Mars et d’Avril d’avance. Néanmoins, nous restons insatisfaits quant à cette impossibilité de planifier à vue de trimestre, de semestre et pourquoi pas une planification annuelle. Nous y travaillons.
Pour remédier à ce taux de présence « discutable » tant en plénière qu’en commissions, la seule technique pouvant assurer un bon résultat c’est la bonne planification. Nous avons un projet de planning qui s’étend jusqu’à la fin de la session actuelle (juillet 2015) et nous comptons sur la 1ère réunion de la conférence des présidents pour le mettre à jour et tenter de le réaliser.
L’efficacité d’un parlement passe par la teneur du rôle joué par ses groupes. Les 6 groupes actuels comptent 202 élus représentant 93% des élus. Si on arrive à faire améliorer le rendement de ces structures en l’étendant de son actuel champ politique au champ législatif, nous pouvons espérer voir une meilleure ARP. Nous avons d’excellents projets dans ce sens et on espère les mettre en œuvre le plus rapidement possible.
Un Parlement moderne doit tirer profit des nouvelles techniques de communication (TIC). C’est malheureusement notre point faible même si des projets en cours de réalisation étaient conçus pour mettre l’ARP en orbite des meilleurs parlements. Ne pas disposer de messagerie après 5 mois de sa mise en place est un fait qui nécessite une profonde réflexion sur l’état des lieux.
Réformer l’administration, ses moyens, ses procédures, ses réflexes, ses techniques est un grand chantier qui faisait peur. Aujourd’hui, Non. On l’aborde avec grande sérénité et une bonne volonté. C’est un défi que nous voulons relever et un pari dont on veut gagner.
17 présidents de commissions, 10 assesseurs, 214 élus .....n’ont ni bureaux ni assistants ni moyens informatiques…c’est un constat amer. Plus amer, le budget alloué à cette ARP, une misérable somme ne dépassant pas les 20MD. Encore plus amer, l’état de ses ressources techniques et humaines. Cet état des lieux est un état des lieux hérité par l’ARP. Elle n’en assume pas sa fatalité. Mais elle abordera avec courage son traitement et sa thérapie.
Cette thérapie ne consistera point en « Accepter ce que l'on ne peut pas changer », mais en « Réussir à convertir la pathologie maligne héritée en symptôme devant être traité pour mieux assurer son immunité ».
Première action à faire: “Corriger” notre Règlement intérieur. il s’agit bien de “Correction”.
samedi 14 mars 2015
Bonne gouvernance parlementaire
J’ai assisté aujourd’hui, samedi 14 mars 2015, à un excellent séminaire sur la bonne gouvernance liée au travail parlementaire administratif.
D’après ma modeste expérience, c’est la 1ère fois qu’un tel sujet soit abordé directement et de manière aussi intelligente. La question posée était très remarquable : l’interaction administratif/Politique dans la fonction parlementaire est une question de gestion administrative ou une question de bonne gouvernance ?
Il était temps de se poser la question.
L’administration parlementaire n’a pas subi assez de changement post révolutionnaire. La même ossature a continué la gestion des affaires législatives et administratives des élus de la Constituante. Bon gré mal gré, cette administration a survécu aux changements sans dégâts.
Il ne reste pas moins de constater que durant la Constituante (ANC), une partie de l’administration parlementaire a trouvé des difficultés à gérer la nouvelle donne : un parlement multi partisan.
C’est cette même partie d’administration qui trouve aujourd’hui des difficultés à gérer une nouvelle donne : la majorité politique parlementaire est changeante.
Tout au long de notre carrière, il nous a été recommandé de ne pas se mêler du politique pour respecter ce sacré devoir de neutralité.
Tout au long de notre carrière, il nous a été recommandé de se « méfier » du politique.
Le résultat est là : nos conseillers parlementaires (la plus grande majorité) ignorent les réalités politiques de nos élus et leurs partis.
Aujourd’hui, personnellement, je pense que cette administration doit changer d’optique de vue : elle doit prospecter la vie politique du pays et en savoir la teneur.
La méfiance doit laisser la place à la curiosité et le savoir.
Aujourd’hui, nous (fonctionnaires parlementaires) sommes en position d’obligation de comprendre la réalité politique de notre Assemblée.
C’est pour cette raison qu’il ne faut plus craindre le « politique ». C’est notre pain quotidien qu’il faut savoir digérer.
Aujourd’hui, je change d’avis. Le conseiller parlementaire doit avoir en 1er ordre une très bonne culture politique que juridique.