Lors de la plénière tenue aujourd’hui 1er mars
2016 consacrée à plusieurs projets de lois, certains points d’ordres ont été
soulevés notamment au moment de la discussion d’un projet de loi portant
ratification de la convention de coopération technique au titre de l’année 2013
entre la République Tunisienne et le gouvernement de la République fédérale
allemande.
Certains députés
ont soulevé l’absence des membres de gouvernement concernés par ce projet estimant
que la seule présence du ministre chargé des relations avec l’ARP n’est pas suffisante.
D’autres
élus, ont soulevé une question de constitutionnalité en rapport avec les
dispositions de l’article 92 de la Constitution estimant que ladite convention
est du domaine réservé du chef du gouvernement.
Les uns et
les autres ont demandé le report de la discussion du projet de loi à une date
ultérieure.
Si la
présence du ministre chargé des relations avec l’ARP au lieu et place des
autres membres du gouvernement parait plutôt une question protocolaire et n’affecte
en aucun cas la procédure parlementaire de l’adoption des projets de lois, la
question de la constitutionnalité a été traité de manière hallucinante.
En effet, le
président de la commission chargée du rapport à propos du dit projet de loi, en
voulant répondre à ces griefs, s’est référé à un paragraphe du rapport de sa
commission et dont la teneur est la suivante :
« la
ratification de ladite convention permettra l’entrée en vigueur ultérieurement
des contrats qui y sont mentionnés sans besoin de procédure de ratification ce
qui autorisera un soulagement de procédures.. »
Il faut
souligner que l’article 65 de la Constitution est sans équivoque à ce que les engagements
financiers de l’Etat Tunisien doivent être sous forme de lois.
La
convention cadre fait référence à des prêts et contrats engageant l’Etat Tunisien
sur plusieurs domaines.
Tout acte
engageant l’Etat tunisien financièrement doit être approuvé par le parlement
Tunisien à moins d’une délégation de pouvoirs faite par lui selon les termes et
procédures du paragraphe 2 de l’article 70 de la Constitution et dont notamment
une majorité de 3/5 de ses membres.
Ce qui s’est
passé aujourd’hui, laisse entendre une délégation non annoncée.
La question
est : l’ARP en est-elle consciente de son vote ?
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