L’expérience parlementaire
démocratique tunisienne va avoir 6 ans. Elle a commencé au mois de novembre
2011 (avec l’Assemblée Nationale Constituante, ANC) et elle continue avec une
Assemblée qui tire ses pouvoirs de la nouvelle Constitution, l’Assemblée des
Représentants du Peuple, ARP.
6 ans et sans la moindre tentative
sérieuse d’évaluer cette expérience.
6 ans et rien que des jugements de
loin ; des appréciations d’humeur ; des évaluations politiques voir
partisanes et une obstination à omettre et ignorer les acquis.
1ère question :
y-a-t-il du positif dans cette expérience ?
Il y en a beaucoup. Les parlementaires
tunisiens, novices en matière d’exercice démocratique parlementaire, que ce
soit avec l’ANC ou l’ARP, ont pu dans un temps record s’initier aux techniques
du droit parlementaire (démocratique) avec la maîtrise de la procédure et les manœuvres
politiques et procédurales.
Ce que les parlementaires tunisiens
ont pu dégager de réflexions techniques
à propos des mécanismes du droit parlementaire classique ne peut être qu’une
richesse et une matière à réflexion pour enrichir ce droit et le faire évoluer.
Hélas, nos parlementaires ne sont pas
conscients de cette œuvre.
2ème question : l’instabilité
politique est-elle un signe pathologique ?
Non.
L’instabilité politique du cadre partisan
(partis politiques) à l’échelle nationale n’a pas manqué d’avoir des effets directs
sur la cartographie des formations parlementaires.
Mais pour que les Groupes parlementaires,
comme des rouages indispensables au bon fonctionnement de la machine politico
institutionnelle qui est le Parlement, soient stables et atteignent leurs
vitesses de croisière, il faut que la relation triangulaire
Partis-Groupes-Parlement soit clarifiée et recadrée.
Des parlements de longue tradition
parlementaire et démocratique ont beaucoup peiné à voir des structures stables
et efficaces. Ils ont vécu des décennies avec des groupes et le phénomène « groupite »
(des groupes intermédiaires ou hybrides, issus des dispersions de plusieurs
élus de part et d’autre, et échappant à tout contrôle).
Aujourd’hui, à la veille de la 3ème
législature et avec la création du groupe « démocratique », l’ARP est
avec 7 groupes regroupant presque 95% des élus. Pour une nouvelle démocratie et
tant d’instabilité politique partisane, c’est une donne plutôt intéressante.
3ème question, enfin :
existe-t-il un problème de discipline ?
Il existe un mal de vivre dû au
manque de planification. La navigation à vue ne peut renforcer que la disparité
et le « sauve qui peut ».
Un code de déontologie volontairement
conçu et adopté par l’ensemble des élus serait une excellente voie pour éviter
les conflits d’intérêt ; raisonner et rationaliser le Comportement au
Parlement et atteindre un seuil de transparence avec l’interdiction ou la
restriction de certaines activités et faire accepter une auto-déclaration de
patrimoine, de revenus, de passif et d’intérêts.
Plutôt que chercher à sanctionner le
manque d’assiduité et de discipline, faut-il avant tout chercher ses causes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire