Aujourd’hui,
15/03/2018, Le bureau de l’Assemblée des Représentants du Peuple a pris
plusieurs décisions.
Deux
de ses décisions méritent une réflexion.
1)
La
Prorogation des délais pour les amendements
La présentation des amendements est clairement fixée et encadrée
par les dispositions de l’article 121 du Règlement Intérieur.
Les Dispositions de l’article 121 ne laissent aucune équivoque et
ne sont pas sujettes à interprétation puisqu’elles sont des dispositions
procédurales de nature formelle.
Les amendements sont proposés dans un délai maximum de 4 jours à
partir de la publication du rapport de la commission sur le site web de l’ARP.
Pour le Projet du Code des Collectivités Locales, le délai prend
fin aujourd’hui.
Dans une première, le Bureau décide de proroger ce délai d’un jour
supplémentaire.
Si on tient à la lettre formelle du texte, le bureau a violé le R.I
car il n’avait pas cette possibilité et ce pouvoir.
Et pourtant, personnellement j’approuve car l’intérêt du texte en
question et son importance justifient qu’on dépasse cette exigence formelle et
procédurale pour assurer un bon texte de loi.
J’ai toujours pensé que le Bureau peut avoir un apport considérable
en apportant des remèdes adéquats aux maux causés par ce même Règlement
intérieur.
Mais attention.
Si je suis un élu, et que je conteste un amendement approuvé
(amendement déposé après délais prévus par le texte), je serais très tenté d’agir
en inconstitutionnalité pour non-respect de la procédure législative car ce
grief est largement admis par la jurisprudence constitutionnelle comparée et ne
fais l’objet d’aucune contestation dans le droit parlementaire.
Mais le bureau de l’ARP n’a pas continué sur la même lancée.
2)
La
Présidence d’une Commission d’enquête
Ce même Bureau a traité aujourd’hui d’un différend entre élus concernant
la présidence d’une commission d’enquête.
C’est un sujet qui a fait l’objet d’un post
précédent.
Le Bureau a décidé d’attribuer la présidence de ladite commission
au 1er groupe au vu du nombre de ses membres.
Cette décision est malheureuse.
Désormais, toute commission d’enquête sera présidée par le 1er
Groupe sauf si la requête de sa création provient de l’opposition (qui ne peut
le faire qu’une seule fois par an).
Le Bureau n’a non seulement donné une interprétation discutable,
mais il a aussi freiné une coutume parlementaire consistant à attribuer la
présidence de la commission au groupe qui l’a demandé.
Le Bureau doit se souvenir de cette décision.
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