Programmée pour être une plénière de « débat sur les 100 jours du gouvernement », la plénière du 25 Juin 2020 allait tout donner sauf un tel débat puisque la semaine a connu une polémique autour du « conflit d’intérêt » présumé occulté par le Chef du Gouvernement à propos de ses prises de participations en sociétés traitant exclusivement avec l’Etat Tunisien.
Cette polémique coïncidait déjà avec la
discussion sur l’élargissement de la coalition gouvernementale (voulue par
Nahdha) ou non (refus par Tayyar, Chaab, et même le Président de la
République).
Mais contre toute attente, Le Chef du Gouvernement
est venu auteur de manœuvres et il compte en profiter comme la Nahdha
aussi.
Expliquons :
Le Chef du Gouvernement compte
sur l’hypothèse aléatoire et hypothétique d’un nouveau Gouvernement
Lyes Fakhfakh sait que pour qu’on le fasse
déloger du siège il faut 109 pour dire oui à son départ et à son remplaçant. Ce
qui n’est pas évident.
Nahdha, Qalb Tounes et Coalition de la
dignité ont, pour le moment, 100 sièges. 9 de moins de la majorité requise. Ils
pourront en voir plus comme ils en pourront perdre en moins. C’est très
aléatoire.
La Nahdha ne s’aventure jamais en « aléatoire ».
Le camp adverse, est aussi incapable de
fournir un gouvernement avec assise stable et durable : sans Qalb Tounes
ils pourront atteindre 90 élus et avec lui 107.
Mais la majorité restera toujours très
aléatoire.
La Nahdha a toujours joué sur ces coalitions
aléatoires qui lui sont hostiles et avait toujours réussie à les briser.
Le Chef du Gouvernement joue le
jeu de la Nahdha pour s’éterniser au gouvernement !!
Dans sa lecture de la Constitution, La
Nahdha pense qu’il n’est plus possible de dissoudre le Parlement par une
lecture aiguë des articles 89 et 99 de la Constitution.
On n’est plus en phase du 1er
mandat post élections.
En fin de compte, l’un comme l’autre sait
qu’il n’est plus à la merci de l’autre.
Du coup, une première en histoire d’exercice
parlementaire Tunisien :
Un Chef du Gouvernement qui ose dire aux
députés que pouvez toujours attendre
Et il a le courage de maintenir son message
Il ne faut pas manquer cette « incompétence »
manifeste et un « non professionnalisme flagrant » de la part de l’administration
de se mêler aux querelles politiques.
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