jeudi 25 juin 2020

Le Chef du Gouvernement Défie le Parlement

Programmée pour être une plénière de « débat sur les 100 jours du gouvernement », la plénière du 25 Juin 2020 allait tout donner sauf un tel débat puisque la semaine a connu une polémique autour du « conflit d’intérêt » présumé occulté par le Chef du Gouvernement à propos de ses prises de participations en sociétés traitant exclusivement avec l’Etat Tunisien.

Cette polémique coïncidait déjà avec la discussion sur l’élargissement de la coalition gouvernementale (voulue par Nahdha) ou non (refus par Tayyar, Chaab, et même le Président de la République).

Mais contre toute attente, Le Chef du Gouvernement est venu auteur de manœuvres et il compte en profiter comme la Nahdha aussi.

Expliquons :

Le Chef du Gouvernement compte sur l’hypothèse aléatoire et hypothétique d’un nouveau Gouvernement

Lyes Fakhfakh sait que pour qu’on le fasse déloger du siège il faut 109 pour dire oui à son départ et à son remplaçant. Ce qui n’est pas évident.

Nahdha, Qalb Tounes et Coalition de la dignité ont, pour le moment, 100 sièges. 9 de moins de la majorité requise. Ils pourront en voir plus comme ils en pourront perdre en moins. C’est très aléatoire.

La Nahdha ne s’aventure jamais en « aléatoire ».

Le camp adverse, est aussi incapable de fournir un gouvernement avec assise stable et durable : sans Qalb Tounes ils pourront atteindre 90 élus et avec lui 107.

Mais la majorité restera toujours très aléatoire.

La Nahdha a toujours joué sur ces coalitions aléatoires qui lui sont hostiles et avait toujours réussie à les briser.

Le Chef du Gouvernement joue le jeu de la Nahdha pour s’éterniser au gouvernement !!

Dans sa lecture de la Constitution, La Nahdha pense qu’il n’est plus possible de dissoudre le Parlement par une lecture aiguë des articles 89 et 99 de la Constitution.

On n’est plus en phase du 1er mandat post élections.

En fin de compte, l’un comme l’autre sait qu’il n’est plus à la merci de l’autre.

Du coup, une première en histoire d’exercice parlementaire Tunisien :

Un Chef du Gouvernement qui ose dire aux députés que pouvez toujours attendre


Et il a le courage de maintenir son message


Il ne faut pas manquer cette « incompétence » manifeste et un « non professionnalisme flagrant » de la part de l’administration de se mêler aux querelles politiques.



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