Avant l’entame de la seconde session parlementaire 2020-2021, des fuites sur un éventuel nouveau paysage politico-parlementaire sont relayées par les médias et non démenties par les uns et les autres.
Mais ce qui est déclaré est souvent en marge de ce qui existe
réellement.
Le front parlementaire est un mensonge
Le front parlementaire est une situation de fait ponctuelle. Elle se
crée souvent à l’occasion d’un vote spécifique et se disparait immédiatement
après.
En Tunisie, le front populaire est une expression détournée
qualifiant un échec de plusieurs groupes ou députés de former un seul groupe
parlementaire.
Pour rendre cet échec occulte on fait passer le message que les
pourparlers visent la création d’un front et c’est un mensonge.
Les Groupes parlementaires : l’éternelle instabilité.
Il est évident qu’on assistera au début de la session 2020-2021 ou durant,
à plusieurs démissions et adhésion touchant plusieurs groupes aboutissant à la
disparition de certains d’eux ou à l’affaiblissement de certains d’autres.
A l’exception du groupe Nahdha, les autres groupes restent menacés
par des défections qui peuvent leur faire très mal.
Et l’un des facteurs qui favorisera ces explosions et implosions
des groupes sera certainement l’effet des coalitions.
Coalitions parlementaires : Typologie
Il y aura 3 types de coalitions.
1)
Une coalition
pour gouverner et elle regroupe actuellement et à priori les Groupes Nahdha,
Qalb Tounes et Karama.
Cette coalition pourra être renforcée par l’adhésion de certains
élus non appartenant à des groupes ou par des élus dissidents d’autres groupes.
A moins d’un fait majeur, cette coalition pourra garder sa
stabilité durant la session. Mais dire qu’elle restera jusqu’à la fin du mandat
parlementaire 2019-2024 est un pari très aléatoire.
2)
Une coalition
pour faire l’opposition :
Le truc le plus paradoxal dans la cartographie politique
parlementaire tunisienne est qu’on arrive difficilement à cerner qui est
vraiment dans l’opposition.
Plusieurs groupes seront classés dans l’opposition par un simple
calcul mathématique des voix accordées pour et contre le gouvernement.
Ainsi, comme pour le front parlementaire, la coalition de l’opposition
sera factuelle, instable et imprécise.
3)
Coalition
en chevauchement : l’opportunisme
C’est la situation de plusieurs élus ou groupes qui garderont une
position en chevauchement entre vouloir gouverner et vouloir faire l’opposition.
C’est une situation que verra venir plusieurs élus de la 1ère
coalition déçus. Mais aussi de certains élus de la 2ème coalition en
phase de passer à la 1ère.
C’est cette populace parlementaire qui pèsera fortement sur
plusieurs votes de l’ARP
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