samedi 19 octobre 2013

Quel Processus??

 

Certains ont déclenché un compte à rebours, mais on ne sait pas encore si au moment Zero ca sera le salut du pays ou un choc violent et dramatique.

Les tactiques sont connues, les uns font usage de pression, les autres comptent sur l’usure.

Et par paradoxe, ca réussit pour les uns et les autres, relativement. Mais ca ne réussit pas pour la Tunisie ; l’échéance n’est que retardée, mais parait de plus en plus inévitable.

Aujourd’hui, l’ANC fait un beau semblant de travailler, mais réellement, (et comble de l’histoire) le processus de transition dans ses différentes phases est entrain d’être arrêté à une centaine de mètres du palais de Bardo, dans des locaux destinés à accueillir une institution décidée par Zaba pour faire semblant…de démocratie : Le Senat.

Et effectivement, j’ai bien peur que tout ce dialogue national n’est qu’un scénario pour faire un semblant de dénouer la crise.

Le plus frappant dans cette phase critique de l’histoire de la Tunisie, c’est que tout le monde fait la même évaluation des trois phases de la solution : phase gouvernementale, phase constituante et phase électorale.

Tout le monde (partis politiques et « experts ») fait circuler un message à l’opinion publique que tout ira bien dans quelques semaines !! Enorme mensonge ou Erreur impardonnable ?

Traiter les 3 phases avec les mêmes considérations est une démarche absurde. Ses conséquences ne peuvent qu’être néfastes pour le pays et pour cette belle histoire postrévolutionnaire.

La Phase Gouvernementale :

C’est la phase la plus critique mais aussi la plus simple à gérer.

Au vu de cette unanimité autour de l’échec de ce Gouvernement à faire décoller le Pays, il est évident que son départ ne doit jamais être retardé.

L’impacte du départ de ce gouvernement ou son maintien est immédiat et lourd de conséquences.

Un accord ou « consensus » sur la mise en place d’un gouvernement du salut national, neutre et indépendant, ne peut être que bénéfique et d’effets immédiats sur tout l’environnement socio-politico-économique du pays.

Réellement, je n’arrive pas à comprendre cet acharnement à maintenir un tel gouvernement !!

La Phase Constituante :

Prévoir des délais de quelques semaines pour l’ANC d’adopter la Constitution est une erreur monumentale.

Non seulement que pratiquement cette option est inconcevable au vu de la réalité des textes et des exigences des travaux parlementaires, mas aussi théoriquement, car le texte du projet de la Constitution mérite encore de réflexion et de d’appréhensions.

Pousser à cerner cette phase dans des délais aussi courts, c’est pousser à la précipitation et l’adoption d’un texte « dangereux » pour le pays.

Qu’on se mette d’accord pour améliorer ce texte dans ses moindres détails afin d’aboutir à un texte digne d’une nouvelle Tunisie, ou qu’on se mette d’accord pour pratiquer des « retouches » sur la Constitution de 1959 (dans sa version originale) pour la faire hausser à une valeur d’un texte constitutionnel moderne, serait mille fois meilleur que d’effectuer des opérations chirurgicales sur un texte pathologiques sous une obligation de délais.

Si un vrai dialogue national devrait se faire s’est à propos de cette question qu’il doit se faire mais sans contrainte de délais minimaux. 1 à 3 semaines sont un délai utopique et dérisoire pour faire doter le Pays d’un texte garantissant la pérennité de son Etat, de ses institutions et des droits et libertés et droits de ses citoyens.

La Phase électorale :

Enfin !! Heureusement que tout le monde a compris que les maux de cette phase proviennent du son texte de loi.

Mais attention, cette phase est dualiste. Il y a la phase ISIE et la phase loi électorale.

On est déjà à la 1ère phase et on a vu de toutes les couleurs…que dire de la 2ème !!

C’est pour cette raison qu’il faut traiter cette phase en fonction de ses 2 éléments.

Si je suis d’accord avec les solutions adoptées, à priori, par les instances du dialogue national quant à la mise en place de la nouvelle ISIE, je reste inquiet quant à l’absence de perspectives claires et précises relatives à la loi électorale.

En effet, et comme pour la phase Constituante, c’est tout un dialogue national qui doit être tenu pour arrêter ce cadre juridique critique et complexe.

Remettre la tache de concevoir et rédiger cette loi aux instances de l’ANC c’est se remettre aveuglement à une phase très conflictuelle et antagoniste.

Les conséquences à retenir :

1- Traiter chaque phase particulièrement : d’abord, la phase gouvernementale ; ensuite, Constituante et enfin, électorale.

2- Donner une priorité absolue à la phase Gouvernementale.

3- Donner à la phase Constituante un intérêt assez important et lui assigner exclusivement un espace particulier de dialogue pour arrêter le minimum commun de consensus et en tirer les conclusions nécessaires.

4- Scinder la phase électorale en 2 : phase ISIE et Phase loi électorale.

5- Impartir des délais précis et très proches pour la phase Gouvernementale et phase ISIE (2 semaines pour la 1ère et 3 pour la 2ème)

6- Impartir des délais assez élargis (de 3 à 10 semaines) pour la phase Constituante.

7- Impartir des délais assez longs pour la loi électorale (de 4 à 12 semaines) pour la loi électorale.

C’est la moindre des logiques…

Mais la logique politique pourrait en décider autrement…

Avoir un « diable dans ses poches » pourrait être un vrai handicap d’avoir une « logique »

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