Ce Vendredi 13 a peut être fait vomir plus d’un tunisien au vu de cette info à la une de la lettre émanant de Belhsan Trabelsi demandant pardon au peuple tunisien et exprimant le vœu de rentrer au bled et subir une justice indépendante et impartiale.
Au vu des mots choisis, on dirait un mea culpa qui pourrait ne pas laisser des gens indifférents ; je dirais même qu’il pourrait gagner la sympathie des uns et des autres : Le monsieur est courageux et a fait un geste.
Mais on peut y voir aussi une action bien étudiée et excellemment calculée surtout en prenant en considération qu’il jouit de la défense d’un juriste chevronné spécialiste en Droit des affaires (droit commercial, surtout) et un excellent connaisseur du notre Droit pénal, en l’occurrence, le professeur Mr Hedi Lakhoua.
Pour mieux expliquer le cas, faut-il poser la question suivante : Que pourrait-on reprocher à B. Trabelsi de manière à le juger devant un tribunal et selon une loi écrite, précise et sans équivoque ?
Des homicides ? Non. Aucune accusation de ce genre n’a circulé !
Des actes de Torture ? Non plus.
De ce point de vue, et au vu des réponses sus visées, B Trabelsi n’encourt pas réellement des peines sévères vu qu’il n’est nullement accusé de graves crimes.
B Trabelsi est « apparemment » accusé (théoriquement) de « crimes et délits » touchant au monde des affaires : abus de confiance, trafique d’influence, position dominante etc…
Tous ces actes d’accusation encourent des peines pécuniaires et relativement des peines physiques mais qui peuvent toutes être évincées par une conciliation avec les services de l’administration.
B Trabelsi peut profiter même de l’absence de preuves tangibles concernant les grosses affaires (louches) pour échapper aux graves sanctions.
Il peut aussi profiter de la pression sur l’Etat Tunisien par les différentes organisations nationales et internationales militantes pour le respect d’une justice équitable afin d’échapper à tout jugement rendu en dehors du respect de la loi tunisienne.
Surtout, B Trabelsi peut profiter de l’absence, jusqu’à maintenant !!!, d’une loi relative à la justice transitionnelle pour profiter de notre législation lacunaire et échapper au châtiment.
Au vu de l’état actuel des faits incriminés et de notre système juridique (législation et pouvoir judiciaire), BT n’aura pas une meilleure occasion de se blanchir totalement avec le moindre dégât.
Il aurait dû se poser cette question : « qu’est ce que j’en cours ? des amendes ? No Problem. Une peine de 5 à 10 ans de prisons ? No problem , non plus. Alors, je rentre ».
Mais ceci suffira-t-il à ce qu’il rentre ? NON.
Un lobby très puissant en Tunisie va s’y opposer farouchement car il a travaillé avec lui avant le 14 et personne ne connaît la dimension de leur implication dans les affaires que menaient l’accusé.
Si BT rentre, il va « fort probablement » tirer sur tous, surtout, si l’instruction se fera intelligemment en essayent de chercher les « tuyaux » qui lui ont permit sa main mise sur toute l’économie ou presque.
Banques, Douanes, Justice, Administration, Politiques…aucun domaine ne sera épargné.
Ce lobby a profité de la fuite de BT et profite encore de son silence. Il est encore actif et exerce paisiblement son commerce « hérité » de l’accusé.
Si BT rentre et commence à « chanter », les tentacules de la corruption pourraient être démantelées et on verra probablement une hécatombe dont certains, peut être même au sein de l’Etat, n’aimerait pas voir.
C’est pour cette raison que la lettre de BT pourrait véhiculer un message codé à ces gens là.
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