Quoi qu’on dise, cette ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) fait parfois
des prouesses et se hisse au niveau des parlements des pays de tradition
démocratique, voir même plus.
La commission des finances vient de rejeter, aujourd’hui même, une
disposition du projet de lois des finances 2017 imposant une taxe de 1000
dinars à tout propriétaire d’une piscine.
Comme une commission qui se respecte, le motif d’inconstitutionnalité n’a
pas été évoqué. C’est au pouvoir compétent d’en statuer, le cas échéant.
L’article 30 du projet de loi de finances 2017 prévoyait une taxe de
1000 dinars imposable à toute personne physique disposant d’une piscine.
Dans le système fiscal tunisien, avant cette loi, la « piscine »
est un des paramètres de richesse retenu, à juste titre, pour évaluer le niveau
de richesse des uns et des autres. Et c’est juste et vrai. Car dans les années
70, 80 ou même 90, qui pourrait avoir une piscine privée ? Leurs coûts étaient
excessifs, non seulement en terme de construction, mais aussi en terme d’entretien.
Mais depuis quelques temps, la « piscine » s’est
industrialisée et on pourrait avoir, chez soi, des piscines de différentes
dimensions à faible ou moyen budget.
Plusieurs tunisiens, de classes moyennes, qui ont eu la chance d’accéder
à la propriété privée, ont voulu réaliser ce rêve d’avoir une « pseudo »
piscine privée ne dépassant pas 3-4 mètres et dont le coût ne dépasse pas 4-5
milles dinars.
L’article 10 de la Constitution Tunisienne
dispose que l’impôt est un devoir, mais il l’est selon un système juste et
équitable.
Mais que fait cet article 30 du projet de lois des finances 2017 ?
Tous les propriétaires des piscines privées seront traités sur le même
pied d’égalité.
Un fonctionnaire disposant d’une piscine de 4m à Jrissa (gouvernorat de
Kef) sera traité comme un milliardaire disposant d’une piscine olympique à
Hammamet. !!!
Les 2 sont riches et ne doivent à l’Etat que 1000 dinars.
Quelle justice et quelle équité dans ce système ?
Pire encore,
Si je suis homme d’affaire riche, j’apporterais ma demeure où y a une
piscine, en nature dans le capital de mon entreprise. Du coup, la piscine n’appartient
plus à la personne physique, mais à la personne morale, ce qui lui fait écarter
du champ d’application de l’article 30.
Pire encore, on a oublié de définir le terme. Je suis un agriculteur qui
érige une « jabia » pour l’irrigation. Mes enfants s’y plongent pour
se baigner. Moi j’y vois une « jabia », le fisc pourra la considérer
comme une piscine.
Enfin, et pas la dernière, qu’en est-il des piscines des résidences à
multi propriétaires ?
Bref, la morale de l’histoire : nos compétences du ministère des
finances doivent trouver les meilleurs solutions, non pour renflouer les
caisses de l’Etat avec du bricolage hasardeux, mais pour bâtir une meilleur fiscalité
publique.
Faut-il maintenant s’intéresser à cette histoire d’autoriser les
étranger à accéder à nos terres, car si elle se situe au même rang de vouloir
renflouer la caisse de l’Etat, elle est plus dangereuse puisqu’elle flirte avec
des opérations de blanchissements d’argent.
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