Beaucoup de gens s’impatientaient de voir qui sera élu rapporteur général de la Constitution. Beaucoup d’entre eux étaient déçus de voir le doyen Fadhel moussa éliminé de la course par un vote qui a propulsé Mr Habib Khedhr à un poste convoité et excessivement médiatisé.
Et pourtant, hier, l’ANC a procédé à la mise en place de 2 structures de très haute importance dont personne ne s’est attardé pour les commenter.
Avant les élections du Rapporteur général, la formation des groupes a été annoncée comme celle de l’accord à propos des adjoints du président qui formeront avec lui et ses 2 vices présidents le Bureau, une instance très importante de l’ANC.
Comme je l’ai souligné ici même, c’est à partir de ces 2 éléments, spécialement les groupes, qu’il faut commencer à prévoir les scénarios possibles du future mode de fonctionnement de l’ANC.
Ainsi, avec l’émergence d’un nouveau groupe parlementaire « le groupe démocratique » en tant que 2ème force de l’ANC avec ses 30 membres, fallait s’attendre à une réaction de plusieurs autres parties et composantes qui se sont trouvé, soit reléguées à un rang inférieur soit exclus (ou se sont senties exclus).
Le CPR passant de la 2ème à la 3ème place, des indépendants exclus du groupe formé, des élus du pari Al Aridha amoindri par les dissidences…tous ces facteurs n’allaient pas passer sans que les uns et les autres réagissent à cette nouvelle donne.
Chercher les 114 voix de Mr Habib Khedhr dans le cercle restreint des Partis Nahdha et CPR est une quête de piste partiellement erronée car il fallait chercher du coté de tous ceux et celles qui n’ont pas vu de bon œil la formation du groupe démocratique qui par son nouveau positionnement parait menacer les ambitions des uns et des autres à occuper des postes clés dans les différentes structures de l’Assemblée.
Excessivement médiatisée, l’élection du Rapporteur général a engendré 2 éléments négatifs :
D’une part, la règle de consensus n’a pas été respectée. On s’attendait à ce que l’une ou l’autre partie fasse des concessions pour adresser un message rassurant à tout le monde, en Tunisie et ailleurs, quant à la manière avec la quelle on va rédiger cette Constitution.
J’aurais souhaité que l’un des 2 candidats annonçait le retrait de sa candidature en pleine séance plénière. Hélas !! Le vote a tranché non pas pour une question fondamentale de la Constitution, mais une question de poste fonctionnel !!
D’autre part, on a polémiqué à propos de cette fonction du rapporteur général qui n’est pas fondamentalement assez importante, oubliant par la même de mettre en valeur la composition du Bureau. Une autre fois, on abandonne / ignore l’important pour s’attacher au subsidiaire.
Il ne faut pas passer sous silence la composition du bureau composé de 10 élus. Avec 4 élus de la Nahdha, 2 Takattol, 2 CPR, 1 Afek et 1 Aridha, la majorité au sein de cette instance n’est pas automatiquement acquise.
Mais le plus marquant dans cette composition, c’est l’absence d’élus des différents partis devenus « notoires » par les médias ou par les taches qu’ils avaient accompli postérieurement dont je cite à titre d’exemple : Ameur Laarayedh, F. Daghman, Chourou, S.Atig ou A.Y. Marzouki de la Nahdha ; Jeribi, Dahmani, Chebbi du PDP ; Kssila, Riahi, S Chou3aib du TKTL ; S.Abbou du CPR ; S. Baccar, M.Ben Gharbia du PDM et tant d’autres.
On ne peut analyser cette absence que par l’enjeu des Commissions auquel se préparent les différents partis et cet enjeu est largement le plus pesant dans le travail de l’Assemblée car c’est au sein de ces structures que tout sera fait.
Donc, on devra attendre vendredi prochain (demain) pour voir le reste de l’échiquier.
Espérons que ni l’un ni l’autre jouera pour un Echec et Mat.
Composition du Bureau de l’ANC
:
Les Groupes Parlementaires
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire