Le parti islamique « Tahrir » a massé aujourd’hui ses fidèles devant l’ANC exigeant une Constitution « Musulmane ». Au même moment et à l’intérieur des locaux de l’Assemblée, la commission pour le tri des candidats à l’ISIE a tenu sa 1ère réunion. Hier, ce sont les « tansi9ia » de la troïka qui se sont réunies pour discuter de la stratégie à adopter durant la prochaine période (entre autre, la question du remaniement ministériel).
Décidemment, en 2 jours, l’ANC s’est vue être l’axe du pouvoir en Tunisie.
D’ailleurs, les fuites des pourparlers des « tansi9ias » laissaient entendre qu’on tentera de créer une nouvelle « base » politique à partir de celle qui sera à l’intérieur même de l’ANC et qui devra encadrer non seulement l’action constituante mais aussi législative.
Des présents à ces réunions ne se sont pas attardés à qualifier ce qui va être annoncé ce vendredi ou mardi prochain comme utopique à commencer par l’engagement de tenir des élections avant cet été !!
L’utopique commence déjà à se manifester par cette tension encore présente au sein de la commission constituante chargée des pouvoirs législatifs et exécutifs entre élus CPR et ceux du parti Nahdha.
D’ailleurs, le mouvement des élus entre différents groupes ne se fait pas apparemment sans « calcul ». Chacun essaye de se repositionner avant les grandes échéances.
Ainsi, il n’est pas exclu que l’actuelle configuration des groupes et son impact sur la configuration des différentes structures de l’Assemblée n’engendrera pas des tensions.
Les cas du bureau et du comité de coordination et de rédaction sont une illustration typique.
En effet, au départ, le bureau avait 3 élus NDA (M.Labidi, B. Abdelkefi et H.Hammi), 2 Takattol (M.Ben jaafer et K.Souid), 2 Aridha (MS Ch3irat et H.Kelaï), 2 CPR (A.Abid et Dh. Mennaï) et S.Mar3i avec une présidence (1TKTL, 1NDA et 1CPR)
Aujourd’hui, non seulement le CPR et Aridha n’y sont plus représentés, mais aussi, une présidence à majorité Takattol (2 contre 1) et égalité entre NDA et Takattol avec 3 membres chacuns.
N’oublions pas que le bureau est l’instance directrice suprême de l’ANC.
Pour le comité de rédaction et de coordination, les changements ne manquent pas aussi d’importance. Ainsi, au moment où le CPR qui y été représenté avec 2 (A.Chettoui et A.Badi) se trouve solitaire avec le 1er , le groupe wafa récemment crée se trouve en position solide avec les 2 postes des 2 rapporteurs adjoints.
Ce n’est pas pour rien que non seulement Wafa soit associé aux pourparlers de la troïka, que M.hrizi indépendant (2ème rapporteur adjoint) fait volte-face et intègre ce groupe.
Dans les coulisses de l’ANC, on annonce déjà d’incessantes nouvelles dissidences et de futurs coups de poker dont, peut être, des adhésions au groupe démocratique venant du Takattol.
Il est certain que les nouvelles adhésions surtout celles qui touchent des structures dirigeantes (Bureau) ou importantes (Comité de rédaction) ne vont pas passer sans créer des cris à la trahison ou même à la violation de la philosophie générale du règlement intérieur.
Que ces tensions soient latentes ou sur le tapis, les effets sur le « consensus » pourront être négatifs car pour y arriver, il faut composer avec tous les groupes.
Or, composer avec des entités, présentes aujourd’hui mais pas nécessairement demain, c’est composer avec l’aléatoire ce qui ne correspond nullement à l’idée de stabilité et de garantie que suppose cette notion « consensus ».
Par conséquent, la recherche du consensus risque sérieusement d’être malmenée par des batailles rangées en vue de gagner des positions ou déstabiliser des arrangements faits au détriment des uns et des autres.
Encore une fois, le politique pourrait jouer un mauvais tour au texte de la Constitution.
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