Samia Abbou n’avait pas tort quand elle disait que ces journées du débat national sont « trop politisées ». Il faut être « trop bête » pour ne pas détecter une certaine mobilisation partisane afin de faire pression et passer des propositions ou des messages, parfois codés.
Mais ceci n’empêche pas que des tunisiennes et des tunisiens sont venus volontairement pour s’exprimer en toute liberté.
Le 1er constat positif : le débat s’est déroulé dans le respect. C’est un 1er acquis qu’il faut souligner. Si tous les débats se fassent ainsi, on est bien parti pour gagner en démocratie. Quand certains intervenants appellent à la négation de la Constitution et n’appliquer que le Coran ou quand d’autres demandent que l’art 1er stipule expressément que la Tunisie est un Etat laïque et que tout se passe dans le calme …le respect et parfois même dans l’humour partagé entre 2 camps, je peux me permettre de dire que Ce Débat national a réussi là où tous les autres ont échoué : instaurer le savoir vivre entre les gens.
Le 2ème constat positif : les intervenants ont bien démasqué tant de lacunes quant au fond et quant à la forme. Une presque unanimité contre l’immunité du président de la république, contre l’autorisation de créer de groupes armés conformément à la loi et pour la révision des articles 147 et 148.
Certes, le chapitre « droits et libertés » vient en 1er des chapitres qui ont fait l’objet de critiques et suggestions, mais il ne reste pas moins, que le préambule, le chapitre pouvoir judiciaire, instances constitutionnelles et pouvoir local ont fait l’objet de plusieurs reproches justes et fondées.
Le négatif ?
Malheureusement, ce sont encore les élus.
Certains n’ont pas compris qu’ils étaient là pour écouter, juste pour écouter. Alors, certains sont venus pour défendre un projet « fantôme » : Aberrant.
D’autres, et c’est pire, sont venus en campagne électorale non encore ouverte.
Sur ce plan, il reste beaucoup du travail à faire.
Ces élus doivent comprendre qu’il faut écarter le processus de la rédaction de la Constitution de leur planning électoral.
La rédaction de la Constitution est acte de tous les Tunisiens pour La Tunisie : c’est Tous pour Un.
Hélas, le constat est parfois amer. Certains élus pensent que ce « un » est chacun d’entre eux. La Tunisie n’apparait pas encore dans leurs champs de vision.
Ces premières journées du débat national ont permis au moins d’être rassuré encore par une merveilleuse vérité :
Les électeurs du 23 octobre pour la Constituante qui se sont rués ce jour-là par amour pour la Tunisie continuent encore leur action pour la Constitution avec le même espoir.
Leurs élus du 23 n’ont pas le droit de rater ce constat.
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