Un coma dépassé pour l’un, un coma carus pour l’autre.
Inutile de parler aujourd’hui de légitimité. La vraie question qui se pose est : En quoi l’ANC pourra encore servir ?
Très fort probable qu’elle ne servira plus à rien.
Ca va faire plus de 2 semaines que cette institution est à l’arrêt total et une bonne partie de la population ne sente pas cette absence. « Avec ou sans elle, l’Etat est la, et la vie continue …! ».
Se trompe celui/celle qui pense que c’est l’assassinat de Mohamed Brahmi qui a achevé cette ANC. La fin tragique de cette institution pour laquelle le peuple s’est rué le 23/10/2011, été annoncée depuis des mois. Les signes étaient là.
D’abord, après l’assassinat de Chokri Belaïd, l’ANC s’est montrée incapable de gérer la crise de son « intérieur ». Le rejet « amateur » de la proposition H Jebali de former un gouvernement de technocrates par ses pairs et alliés, sous l’influence déterminante des acteurs non membres de l’ANC, a fait perdre à la dite institution toute crédibilité politique. Après le 6/2/2013, les plus avertis ont compris que l’ANC n’est plus une source de décision politique majeure. C’est en dehors de ses murs que les décisions se prennent. C’est sa propre majorité qui a décidé de lui ôter tout rôle politique !!
Ensuite, la confirmation du constat sus mentionné n’a pas tardé . Mais cette fois, l’évènement a touché en plein fouet le cœur même de l’ANC : le rôle Constituant.
Quand successivement, La présidence de la république et l’UGTT, ont tenu des journées du dialogue national pour décider de la teneur des dispositions constitutionnelles, l’ANC s’est vue complètement ôtée son rôle principal, sa raison d’être. Encore une fois, c’est sa majorité qui lui a ôté son rôle Constituant.
Son fonctionnement n’ayant plus la même portée ou la même teneur, l’ANC ne tenait debout que par ce fin brin de « légitimité » et qui n’a pas tenu longtemps.
Il faut rappeler, que ce n’est pas la première fois que l’ANC se voit sa légitimité contestée. Ses « adversaires » ont essayé de la contester après le 23/10/2012. D’un fondement juridique aléatoire et sans un soutien politique et populaire conséquent, la contestation, venue surtout de l’extérieur, n’a pas ébranlé l’institution.
Mais l’assassinat de Mohamed Brahmi a changé la donne. La contestation est partie cette fois-ci du cœur même de l’ANC. Même amoindrie coté nombre (60 membres), la contestation a rallié soutien politique partisan et un secteur clé de la société civile. Le plus marquant cette fois-ci, est ce désarroi populaire manifesté ouvertement contre l’ANC. Beaucoup n’y voit plus aucune utilité.
Aujourd’hui, si y a une « presque » unanimité pour faire disparaitre le gouvernement en place, une certaine tendance cherche à sauver encore l’ANC (et avec elle la Présidence de la République).
Mais quelle ANC verrons-nous après ?
Une ANC déchirée, divisée, vidée, …où régnera une rancune des uns et une méfiance des autres !
Cette ANC sera-t-elle capable de fonctionner…correctement ?
Je n’y crois pas trop.
Drôle de République !! L’Etat Tunisien dépendra du futur gouvernement. C’est lui qui aura la clé, la seule clé, car les 2 autres organes de l’Etat (ANC et Présidence de la République) seront soient amputés soient en coma dépassé.
Quelques semaines avant, on se bataillait pour soustraire au « gouvernement » les pouvoirs que compte lui attribuer la future Constitution, jugés excessifs et exorbitants.
Bref, wait & see. Aout c’est chaud…Septembre sera venteux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire