Toujours et comme d’habitude, c’est par un communiqué de
presse que le Peuple Tunisien a appris la « décision » du Chef du
gouvernement d’effectuer un remaniement ministériel.
Une lecture rapide de ce remaniement laisse paraître ces
éléments :
1)
Limogeage de certains
membres
2)
Nomination de nouveaux
membres
3)
Suppression d’une catégorie
de membres
4)
Création de nouveaux
départements
5)
Division d’autres
départements
Une première remarque s’impose :
La Constitution ne prévoit pas le cas du remaniement
ministériel. On vient de s’en apercevoir.
En effet, seul le cas du limogeage d’un ou plusieurs membres
du gouvernement est prévu par le tiret 2 de l’article 92. Cette disposition ne
prévoit pas le cas de nomination.
Si le Chef du gouvernement aurait limogé un ou plusieurs
membres, il aurait été dans le respect de la Constitution et n’avait pas besoin
de l’aval de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
Mais là, il vient de nommer d’autres nouveaux membres. Et la
question qui se pose : devra-t-il passer par un vote de confiance de l’ARP ?
Si on tient à la Constitution, on ne trouve aucune
disposition qui traite du vote de confiance pour une nomination partielle au
gouvernement.
Toutes les dispositions de la Constitution évoquent le cas
de disparition totale du gouvernement suite à une démission de son chef ou
perte de confiance du Parlement (les articles : 97, 98, 99, 100).
Il faut chercher la solution dans l’article 142 et, surtout,
144 du Règlement Intérieur de l’ARP. D’après cette dernière disposition, en cas
de remaniement partiel, la question doit être exposée devant l’ARP pour
expliquer les motifs du remaniement et présenter les nouveaux membres du
gouvernement.
Alors que va faire le Chef du Gouvernement ?
Ne pas se soumettre au RI de l’ARP et profiter de ce mutisme
constitutionnel ou aller vers une confiance parlementaire qui risquerait d’altérer
sa volonté.
Les principes du parallélisme des formes et de l’interprétation
par syllogisme laissent pencher la balance vers un vote de confiance de l’ARP
sur le remaniement et sur chaque nouveau membre.
Le dernier tiret de l’article 78 est une disposition qui
justifie encore plus cette idée.
Il ne reste pas moins que le Chef du Gouvernement aurait des
difficultés à expliquer des éventuelles violations de la Constitution :
-
D’abord, la décision de
toucher aux structures des départements ministériels a-t-elle été discutée dans
un conseil des ministres pour être conforme au 1er tiret de l’article
92 de la Constitution ?
-
Ensuite, le Chef du
Gouvernement est-il en droit de supprimer le poste « Secrétaire d’Etat »
étant donné que le 1er paragraphe de l’article 89 de la Constitution
dispose que le gouvernement es composé de ministres et de Secrétaires d’Etat ?
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