Le soir
du 26 janvier 2014 et dans un moment historique, L’ANC a adopté la nouvelle
Constitution Tunisienne, celle de la deuxième République.
Je garde
toujours cette hommage :
Cette
Constitution a été violée le lendemain même de son adoption.
Comment ?
Par le changement de sa date.
C’est la
Constitution du 26 Janvier 2014 et non du 27 Janvier 2014.
Pour l’histoire,
comment est venue cette date du 27 ? Par une idée parachutée qu’il faut la
faire signer par les « 3 Présidents ».
Pour l’histoire,
Ali Laarayedh, du parti Nahdha, était un Chef du Gouvernement démissionnaire et
le vrai légataire de cette honneur aurait été Hammadi Jebali.
Ensuite,
Moncef Marzouki, Président temporaire de la République, n’avait rien à voir
avec cette Constitution.
Bref.
Après
les élections de 2014, l’ARP n’a pas fêté la journée du 26 janvier ni même
celle du 27.
Par magie
et durant sa dernière session, L’ARP s’est rappelée qu’on est déjà à 5 ans de l’adoption
de la Constitution. Et a décidé de lui consacrer une plénière pour le moins qu’on
puisse dire : laide, médiocre, maigre, froide, débile et indigne d’une ère
post révolutionnaire.
Je vous
laisse parcourir le programme :
Le Titre trompeur : Une plénière exceptionnelle
Il n’y a
pas dans le Règlement intérieur de cette notion de plénière exceptionnelle. C’est
vrai que ce type de plénière figurait dans l’avant-projet du règlement
intérieur de l’ANC mais ça n’a pas été retenu.
D’ailleurs,
en parcourant le programme, on se trouve dans un « séminaire » ou un « colloque ».
Allez comprendre. Sommes-nous en plénière ou en colloque ?
La fausse date : le 28 !!
Une institution
qui se respecte et fête un évènement qu’elle respecte, elle le fait au jour J
et non au Jour J+2. C’est un détaille certes, mais significatif. On aurait dû
le faire un 26 janvier. Hélas ! et ça donne une idée de la partie qui a
planifié.
La liste des intervenants : Les Figurants et les Acteurs
Les figurants
La Dévalorisation du Président de l’ARP
Quel
honneur a-t-on attribué pour le Président de la 1ère Assemblée de la
nouvelle Constitution pour parler de la nouvelle Constitution ? prononcer
un mot introductif !!!!
Plus
dégradant et dévalorisant que ça n’y en a pas.
Qui est
le mieux placé pour parler de cette constitution après 5 ans de son adoption et
5 ans de son application ? Le Président du Parlement.
On lui
ote la parole et on lui assigne un rôle de figurant.
LAMENTABLE
Un Historien pour faire une narration
En
méthodologie juridique, l’histoire et l’historique constituent une phase
introductive cruciale et capitale pour introduire la problématique et la
développer ensuite.
Et en
Tunisie, nous avons des professeurs en droit qui connaissent bien notre
histoire Constitutionnelle depuis l’ère Berbère à nos jours.
Ce ne
sont pas les bienvenus.
On a
choisi de faire appel à un narrateur qui n’aura aucun esprit critique ou
comparatif constitutionnel.
La liste des derniers intervenants
Une des
techniques connues dans la « communication » la recommandation disant
« celui que tu veux occulter, relègues-le en fin de de séance ».
Chose faite
en ce programme.
Les 2
constituants représentant l’opposition durant cette ère Constituante ont été
programmé en fin de séance : Fadhel Moussa et Mongi Rahoui.
Pire encore,
en 15mn chacun, on leur a attribué de parler des acquis et non acquis du
dispositif Constitutionnel (F.Moussa) ou d’étaler les droits
sociaux-économiques de la Constitution 2014 (M.Rahoui) !!
Pour
Avoir la conscience tranquille j’ai appelé un membre du Bureau de l’ARP pour
savoir si ce programme a été discuté pleinement au sein du bureau. Il m’a
informé par hasard que l’intervention de M.Rahoui a été ajoutée en dernière
minute suite à la contestation du Front Populaire.
Ridicule.
Mais qui
a planifié toute cette « fête » ??
Cherchons
les acteurs d’abord
Les Acteurs
Pour déterminer
les acteurs, il faut chercher les absents.
Les vrais
acteurs d’après ce programme sont : Mr Habib Khedhr (qui parlera de vision
et process), Mme Farida Laabidi (qui parlera des droits et libertés) et de Amor
Chetoui qui évoquera la séparation des pouvoirs.
Si personne
ne peut contester l’apport technique et fondamental apporté par H. Khedher et
Mme F.Laabidi au processus Constitutionnel,
l’apport de Mr A. Chetoui est fortement contesté et contestable.
Ce
Monsieur a mis en péril tout le processus Constituant.
Pour l’histoire,
le comité mixte de rédaction de la Constitution et la Commission des Consensus
a révisé tout le travail de la Commission qu’il a présidait.
La
question intrigante : l’ANC avait 6 commissions Constituantes. Pourquoi
seulement 3 d’entre eux sont présents dans ce programme alors que 3 autres non ?
Les Absents
Commençons
du bas vers le haut
Les Présidents des Commissions Constituantes
Mr Sahbi
Atig (Nahdha), Pdt de la commission principes généraux et préambule a été
ignoré. Mr Imed Hammami (Nahdha), Président de la Commission Collectivités
Locales, ignoré aussi. Mr Jamel Touir (Takattol ensuite Harak), Président de la
Commission des instances constitutionnelles indépendantes a été ignoré aussi.
Les
exclus justifient le choix des acteurs.
La Société Civile
C’est le
fond de la pensée de la « partie » qui a concocté ce programme. Cette
société civile n’existe pas.
Vous-vous
souvenez de l’ère Constituante ? qui a réellement fait le poids ?
Cette
société civile n’est pas la bienvenue même si on lui fait savoir le
faux-sourire.
Non
seulement c’est honteux, mais c’est révélateur de ceux et celles qui veulent
faire croire qu’ils sont avec la société civile. Ils MENTENT.
Les Chefs du Gouvernement
Quelle autorité
aurait la capacité de « juger » la Constitution et « évaluer »
son travail au vue des nouvelles normes constitutionnelles que le
gouvernement (en plus du Parlement) !!
Aucun
Chef du Gouvernement n’a été cité. Ni Mehdi Jomaa, Ni Habib Essid ni Youssef
Chahed ont été conviés à apporter leur témoignage !!!
Lisez entre
les lignes et vous allez avoir une idée de qui aurait cette délicatesse de ficeler
ce programme.
Le Président de la République
Premier
garant du Respect de la Constitution, le Président de la République Tunisienne
n’est pas invité à cette commémoration !!!
Le Conseil Supérieur de la Magistrature
Les Instances Constitutionnelles Indépendantes
Le Conseil Supérieur de la Magistrature
Ne pas
inviter la Magistrature est une omission ?
Les Instances Constitutionnelles Indépendantes
Ni l’ISIE,
ni la HAICA, ni l’INLUCC !!!
La Nouvelle Majorité
Le plus
grand absent de cette journée est certainement la nouvelle majorité issue des
élections 2014.
Les Nouveaux élus de 2014 ont été sèchement ignorés
et dévalorisés. Ils n’ont rien à dire. Seul rôle qu’ils puissent faire :
Assister et applaudir.
Conclusion
Cette
ARP est-elle digne d’évaluer la Constitution 2014 ?
NON.
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