« Est-il concevable qu’une Assemblée passe des semaines à débattre de son règlement interne ? que va-t-elle faire , alors , quand elle va se pencher sur la constitution ? » me posait la question un ami.
Jusqu’à récemment, j’étais encore convaincu que les débats, même si parfois sont médiocres, ne peuvent être qu’un excellent exercice pour instaurer un débat démocratique et constructif.
Les règles de débats ne se « moralisent » qu’avec l’usage et l’exercice. Le tunisien commence à apprendre que manipulations, mensonges, exagérations, dénaturations, infos, intox ou même provocations ne sont pas étranges aux hommes politiques tunisiens.
Mais fallait-il, au moins, tracer un seuil au-delà duquel on ne doit plus« politiser » ?
Si aujourd’hui on pousse « le politique » à son extrême dans le débat à propos du règlement interne de l’ANC, pourtant considéré comme un règlement technique et procédural devant être neutre de tout fondement de préjugé politico-idéologique, demain, on risque fort de voir un débat de sourds à propos du code électoral ou même de la Constitution, dont tout les élus estiment qu’elle devra être pour tous les Tunisiens !!
Quel rôle peut jouer le président d’un « maudit » comité de coordination alors que personne n’a contesté la mise en place des autres structures de l’ANC (Bureau, comité des présidents) dont la formation et la constitution vont subir obligatoirement le jeu politique de la règle de la représentativité ?
Aujourd’hui l’ANC perd un temps considérable non seulement au dépend de la rédaction de la Constitution, mais surtout (et c’et le plus important) au dépend de l’initiation de ses membres à la politique de l’Etat.
Par l’absence de ses structures, l’ANC n’exerce aucune fonction politique (à part son Président) et du coup, plus de 200 membres ne connaissent pas encore comment l’Etat fonctionne.
Quand une Assemblée fonctionne même au plus bas de son « régime », elle est capable de connaître les rouages de l’Etat et ses structures et par la même ses problèmes et ses difficultés. L’élu devient par la force des choses un homme d’Etat prêt à assumer toute fonction étatique.
Hélas ! des centaines des cadres pouvant prendre le relais sont encore en stand-by à cause des « règles de procédure » !!
Ceux qui sont en place ne peuvent que se réjouir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire