Ce qui se passe actuellement sur la scène politique tunisienne est réellement alarmant. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on assiste à une polémique qui ne fait que diviser.
Ce qui est réellement alarmant c’est que toutes ces polémiques se focalisent pour mettre la pression directement ou indirectement sur l’ANC.
Toutes les questions qui se sont posées dernièrement : Sit-in, affaire du niqab, affaire Nessma, communiqué de Béji caïd essebbsi et tout récemment, les conflits internes au sein des deux partis de la coalition gouvernementale (CPR et Takattol) ont touché l’ANC et influencé le débat dans son hémicycle.
Et il ne se passe pas presque une séance plénière de l’ANC sans qu’un élu, sous l’effet de ce qui se passe en dehors, fasse une intervention qui ne fait qu’aggraver la polémique.
En réalité, on ne peut reprocher à ces élus de ne pas subir la pression que produit le débat dans les mass-médias, les réseaux sociaux et même dans les coulisses de l’ANC.
Mais les élus se sont-ils posés la question si le débat dans les plateaux télé et sur les réseaux sociaux est réellement le débat de toute la société ? En d’autres termes, se sont-ils posés la question si ces débats reflètent l es vrais problèmes et soucis des Tunisiens ???
Combien les questions de la corruption ou la hausse des prix ont-elles pris du temps de paroles des élus ?
Comparez les avec les questions touchant à l’indemnisation des martyres et blessés de la révolution, l’équilibre régional et la liberté de culte et d’expression, vous allez trouvez que le débat même s’il touche à des questions importantes, passe à coté des vrais soucis des Tunisiens, ou au moins, la majorité d’entre eux.
La pression que mettent , surtout, les mass-médias et accessoirement les réseaux sociaux sur les élus, fait que ces derniers ne pensent plus réellement à la constitution mais leurs idées sont ailleurs : les futures élections.
C’est dans ce sens que les interventions des élus n’ont plus ce caractère « constituant » qui devrait être, mais plutôt un discours de campagne électorale. Ainsi, on constate de plus en plus que les élus, normalement élus de tout le peuple tunisien, deviennent plutôt des « sénateurs » défendant des intérêts régionaux ou sectoriels plutôt que des intérêts populaires ou de la population.
Certains partis ou personnes se sont rendus comptes de la faille et profitent pour tenir le discours que le Tunisien ordinaire vent entendre : soins gratuits, prix de denrées alimentaires révisés à la baisse, prime de chômage, lutte contre la corruption etc…
Ces gens là le font loin des mass-médias, des réseaux sociaux et plénière de l’ANC. Ils le font avec un contact direct et profitent du temps que leur offre cette ANC.
Ainsi, le danger est double :
D’une part, on s’éloigne de plus en plus de ce projet « d’une Constitution Tunisienne pour les futures générations » que tous les partis nous en promettent. Les élus vont plutôt se focaliser sur la loi électorale cherchant le régime qui assure la chance d’y rester.
D’autre part, ceux et celles qui pensent tirer profit de cette pression que subie l’ANC, vont être pris au dépourvu, une seconde fois, et se trouver réellement en marge du vote des tunisiens.
Mettre la pression sur l’ANC est légitime, certes, mais si l’arrière pensée est étroite, les résultats seront très décevantes et plus étroites qu’on le pense.
A bon entendeur
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