mardi 26 novembre 2013

L’ANC : les raisons d’un échec

Ca fait 2 ans que l’ANC a entamé ses travaux. Le bilan est malheureusement très maigre, décevant et incompréhensible.

Aujourd’hui, plusieurs élus (toutes tendances confondues) éprouvent un malaise profond et l’idée de démissionner ne les quitte pas.

Le cœur n’y est (presque) plus.

Mais pourquoi une Instance réclamée par « les gardiens de la révolution de la Kasba2 » a-t-elle échoué et tant déçu ?

Pour gérer, l’ANC a produit 2 textes qui sont avérés les plus lacunaires et les plus pathologiques : OPPP et RI.

Elle s’est fixée comme objectif de produire une Constitution, des lois réformant la justice, une loi pour la justice transitionnelle, une nouvelle ISIE et veiller à atteindre les objectifs de la révolution.

De toute cette production, seule une loi instituant l’instance provisoire de la magistrature a vu le jour. Cette instance peine encore aujourd’hui à fonctionner normalement à cause de la loi qui l’ait institué.

L’ANC bossait (presque) tous les jours mais stérilement ; et elle continue à le faire.

Terrible cette absence de sa propre mise en question, cette autocritique, cette « mea-culpa » que personne n’a voulu assumer.

Conséquence : c’est la même confusion qui règne toujours.

2 ans et on n’arrive pas une seule fois à entamer une réunion ou une plénière à l’heure H !!!

Encore pire, cette gestion chaotique des fonds dont l’ANC a disposé. Jamais une assemblée parlementaire tunisienne n’en a bénéficié. Le PNUD et la Commission Européenne (pour ne se tenir quà ces 2) ont réussi à mobilisé des fonds colossaux s’élevant à des dizaines de millions de dollars.

Mise à part le programme du débat national à propos de la Constitution et quelques visites furtives sous « titre » de formation, ces fonds n’ont servi à rien ou presque. Le matériel vétuste est encore là ; aucune nouvelle conception n’a vu le jour. Tous les experts qu’on a fait venir souffraient d’handicaps plus aigus que ceux de l’ANC.

Mais les loups-Garous sont aussi à l’extérieur de l’ANC et leur chasse ne s’est pas arrêtée depuis le 23/11/2011.

Tapage médiatique aidant, ils ont guetté chaque erreur, chaque faux mouvement de l’ANC pour la mettre en doute et ils ont fini par réussir l’exploit : de l’intérieur de l’ANC, la tête n’y est plus ; elle devient connectée à l’extérieur.

Aujourd’hui, le seul produit que l’ANC devra être fière de produire, la Constitution, est en voie d’être expédié avec toutes ses lacunes et ses pathologies. Tout le monde veut en finir.

Eh bien qu’on en finisse.

L’histoire retiendra que parmi ces 217 élus, certains sont merveilleux et auront la conscience tranquille ; d’autres, en temps opportun, l’histoire les rattraperait.

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